Critique album | Deftones – Koi No Yokan
Ça gronde, ça tonne, ça rugit: dès les premières notes, on reconnait l’ambiance particulière d’un nouveau Deftones. À ce niveau, Koi No Yokan n’est pas bien différent des autres, du moins sur papier. Mais pourtant, le groupe demeure pertinent en trouvant de nouvelles façons d’apprêter son metal alternatif de façon surprenante et satisfaisante.
On raconte que Koi No Yokan est une expression japonaise faisait référence au coup de foudre, à l’amour au premier coup d’oeil.
Il y a certainement de cela dans les thématiques : un spleen, une mélancolie vaguement reliés au sentiment amoureux, avant, pendant et surtout après.
Mais il ne faut pas croire que Deftones soit tombé dans le nu metal à l’eau de rose pour autant. Ça non.
Koi No Yokan contient tout ce que les fans apprécient du groupe: des moments très mordants (Swerve City, Leathers), d’autres plutôt tendres (Entombed, What Happened To You). Entre les deux, une vaste palette de nuances, toujours dans une ambiance glauque, mystérieuse dont seul Deftones semble détenir la clé.
Cet inimitable équilibre entre violence, angoisse et émotivité fonctionne mieux que jamais, propulsé par une vigueur difficile à expliquer, mais qui se ressent à l’écoute. Les accords obliques qui désamorcent des rythmes martelants, et les riffs qui les renforcent sont toujours aussi présents et bizarrement efficaces.
Seul bémol: bien que Koi No Yokan ne contienne pas vraiment de maillon faible, on ne peut pas dire qu’un extrait se démarque comme un hit incontournable. Est-ce si grave? Pas vraiment. Au fond, on doute que Deftones vise à élargir son public à ce point-ci de sa carrière. Public qu’il entretient par ailleurs plutôt bien. Du moins, sur disque…
À écouter à tue tête pour faire peur aux voisins: Swerve City, Leathers. Poltergeist, Goon Squad
Vos commentaires