Dany Placard

Critique Album: Dany Placard – Démon Vert

Dany Placard - Démon Vert Dany Placard Démon Vert

Il y a du renouveau dans l’air pour Dany Placard. Pour son quatrième album solo, premier sous une nouvelle étiquette de disque (Simone Records), le poète poissard du Saguenay a colorié ses démons en vert et ressorti de sa penderie ses meilleurs outils pour concocter avec ses proches collaborateurs une oeuvre folk-pop revigorée.

Décidément, ça lui va bien, le vert, à Dany Placard!

Moins gris que Rang de l’église (2005) et Raccourci (2008) sans être jaune serein comme Placard (2010) (qui visait de toute évidence à percer les radios commerciales, sans succès), Démon vert est plus que de bon ton.

Placard semble avoir trouvé, avec ce nouvel album, le juste équilibre entre le réalisme cru et terre-à-terre qui lui sort des pores et le rock de band qui donne du tonus à ses compositions.

Ses textes, eux, alternent entre intériorité et fiction, mais regorgent de reconnaissance envers ses proches et ce qu’il apprécie de la vie. Comme une crise de la mi-trentaine inversée…

Esprit de groupe

Bien que certaines pièces sont des plus intimes (Lucky Luke et Robin, d’inspiration familiale), Démon vert sonne comme un effort de groupe, le résultat d’un brassage d’idées bénéfique, même si l’on ne doute pas une seconde que c’est bien Placard qui pilote le tout.

« Les arrangements sont fait (sic) en band », spécifie-t-on simplement dans la pochette. L’enregistrement s’est tenu en 5 jours au Studio Planet, dans un esprit de spontanéité évident dès la première écoute.

Son guitariste Guillaume Bourque l’appuie d’ailleurs dans la réalisation de l’album, alors que Pierre Girard a donné un coup de main à la prise de son, en plus d’assurer le mixage.

Toots Macbeth, Michel-Olivier Gasse et Jean-François Mineau complètent le band. Dan Thouin a contribué quelques notes de piano saupoudrées ça et là, Renaud Gratton et David Carbonneau ont ajouté des cuivres et Les Soeurs Boulay ont adjoint leurs voix.

L’ensemble des talents impliqués donne de bons résultats au niveau des arrangements, notamment sur les titres plus rythmés comme Dis-moi et Angélique. Cette finesse musicale se transpose également dans quelques titres plus posés, comme la chanson titre de l’album: une longue et ambitieuse introspection musicale de presque 7 minutes, qui prend tout son temps pour se développer délicatement.

Parlant d’introspection, Parc’qui m’fallait, la chanson la plus amère et cruellement réaliste de l’album, explore la précarité de l’artiste de 36 ans, qui se questionne même ouvertement à savoir s’il a fait le bon choix de carrière…

Sans doute le meilleur album solo de Dany Placard à date, Démon vert le sortira-t-il de ce territoire ingrat de l’artiste estimé de ses pairs et des critiques, mais dont la notoriété populaire reste à faire?  Ça reste à voir.

* Dany Placard lancera Démon Vert au Lion d’Or, à Montréal, ce soir (mardi 28 août), à 17h. Ouvert à tous, gratuit.

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