Critique album: CSS – La Liberación
Le groupe brésilien CSS (Cansei de Ser Sexy, ou « tanné d’être sexy » en portugais) revient à ses racines électro-party-rock sur La Liberación, son 3e album. Dans la simplicité et l’insouciance, CSS retrouve le plaisir et la candeur de son premier album de 2006 (Cansei de Ser Sexy), effet surprise et originalité en moins.
Le détour vers des sonorités plus denses et plus sombres – Donkey, en 2008 – n’a visiblement pas laissé de trace sur le son de CSS. Erreur de parcours, sans doute.
La Liberación est plutôt un album ingénu, dansant et bref, qui va droit au but et attire l’auditeur dans ses airs racoleurs.
Dès les premières notes de I Love You, on reconnaît l’électro-pop qui avait fait de CSS un groupe de party par excellence au milieu de la décennie 2000. Nonchalance, mélodie rose bonbon, propos légers: tous les ingrédients y sont présents, tout comme plus tard sur l’album avec City Grrrl et You Could Have It All.
L’effet de ces chansons est certes enivrant, mais le charme s’épuise au fil des écoutes. On y décèle rapidement que l’enrobage est rafraîchissant, mais la composition de ces titres demeure trop simpliste pour passer le test du temps.
Saveurs sud-américaines et rock sans détour
Les titres qui se démarquent et charment à plus long terme pigent davantage dans les influences sud-américaines de CSS. Le premier single Hits Me Like a Rock, en collaboration avec Bobby Gillespie de Primal Scream, propose un genre de reggae-pop à saveur vaguement antillaise. Cette épice se retrouve également dans l’agréable Echo of Love. Ces deux titres figurent parmi les meilleurs du disque.
Les morceaux plus rock font aussi partie des faits saillants de l’album. La pièce titre, livrée entièrement en portugais, semble porter en elle un certain esprit rebelle, même si la musique se contente d’appliquer un enchaînement d’accords mille fois entendu. C’est son énergie brute et sa jolie naïveté – deux traits que l’on retrouve également sur la dernière piste, Fuck Everything – qui rendent à ces deux chansons leur valeur.
Partners in Crime et Ruby Eyes marquent pour leur part un bel essai vers un rock plus indie, nuancé, raffiné et mature. Ces tentatives ne touchent toutefois pas la cible, ralentissant le momentum de l’album au lieu de l’enrichir.
Au moins, cette paire de titres tape bien le terrain pour la Sonic Youthesque Rhythm to the Rebels, où la chanteuse Lovefoxxx semble canaliser sa Kim Gordon intérieure.
La Liberación ne sera certainement pas relégué aux oubliettes comme le fut Donkey en 2008. À défaut d’être une oeuvre marquante, cette 3e parution de CSS propose 35 minutes de munitions à party, du matériel idéal pour nourrir les prestations éclatées du sextette. C’est déjà ça…
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