Critique album | Code Orange – I Am King
Ils s’appelaient Code Orange Kids y’a pas deux ans, lors de la sortie de leur premier LP sur Deathwish Records. Pour cette sortie-ci, par contre, ils ont raccourci ça à Code Orange seulement. Et à l’écoute de I Am King, on se rend bien compte que c’est un changement justifié, qu’on n’a plus à faire à des enfants, qu’ils méritent leur place à la table des adultes.
On va commencer ça raide : I Am King est un des albums de hardcore/métal les plus excitants des dernières années.
Le génie de l’œuvre réside en ce que le groupe réussit à compacter toutes ces différentes branches de la musique dite agressive pour former une immense bûche infendable. En onze chansons, ils résument 15 ans de scène métal, tout en prenant soin d’innover à leur tour.
Le plus impressionnant est qu’ils réussissent même à rendre divertissants certains styles musicaux n’ayant pourtant, de prime abord, plus rien à apporter.
Sur Alone In A Room, et plus encore sur Bind You, on reconnaît clairement l’influence du nu-metal, ce bassin de bands de la fin des années 90 tous aujourd’hui considérés comme plus risibles les uns que les autres.
Toujours sur Bind You, on retrouve un refrain qui penche sur le screamo, autre mouvement musical devenu une caricature de lui-même.
Par-dessus le marché, tout au long de l’album se répercute l’impact du metalcore, qui en 2014 est probablement la forme de métal la plus stagnante EVER.
Mais même si ces ingrédients semblent périmés lorsque pris dans leur contexte original respectif, ils sont ici tellement bien intégrés, fusionner à une furie hardcore, du gros sludge et à des passages plus expérimentaux (pensez Nails + Converge, mettons) que ça en devient simplement une pièce contemporaine à part entière, infusée ça et là de références que toute une génération peut comprendre.
Et de toutes les références propices à réveiller la nostalgie, la mieux utilisée est celle du grunge.
Même que les pièces où le grunge est palpable sont les meilleures de la galette. Cas en exemples : Dreams In Inertia et Starve.
Mais la formation ne fait quand même pas que se servir dans le buffet de la mémoire musicale collective. Ils ont eux-mêmes une poignée de recettes originales. Entre autres en ce qui a trait à l’instrumentation. Des bruits de cadrans dans un breakdown (Slowburn), des percussions qui sonnent comme un coup de batte de baseball sur une échelle en métal (toujours sur Slowburn), des silences complets (I Am King), en veux-tu en v’là.
Fait que chapeau, c’est l’album que ça prenait au moment où le style avait désespérément besoin d’un nouveau souffle.
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- Code Orange
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