City and Colour

Critique album | City and Colour – The Hurry and the Harm

City and Colour - The Hurry and the Harm City and Colour The Hurry and the Harm

The Hurry and the Harm est le premier album sur lequel Dallas Green aura pu concentrer tous ses efforts, vu la mort de son ex-projet principal Alexisonfire. Et ça paraît. La production est on ne peut plus léchée et sa voix, attrait principal de City and Colour, atteint un niveau de quasi perfection. Or, ce polissage, adjoint des ballades country que contiennent le compact, fait qu’on peut désormais confondre City and Colour avec à peu près n’importe quel autre des groupes qui inondent les ondes.

D’ailleurs, d’où sortent ces influences country n’ayant jamais ressorties sur aucun des trois albums précédents de City and Colour? C’est la question qui se pose d’emblée, tant l’album est monopolisé par le son de Nashville et tout ce qui vient avec. Pedal steel et guitare lapsteel, surtout.

Est-ce marque d’une évolution bien sentie et naturelle ?

Peut-être pas, si l’on met en lumière ceci : Dallas Green semble composer au gré des modes plus qu’au gré de son propre cheminement.

Une affirmation assez rude, certes. Mais voyons. Sometimes, son premier album, était fait d’emo-punk acoustique et est sorti du temps de l’envol de ce même genre. Bring Me Your Love, lui, était foncièrement folk. Puis arrive Little Hell, premier album à sortir les guitares électriques, sur lequel se retrouvaient plusieurs pièces Black Keys-esques. Évidemment coïncidant avec un récent succès des Black Keys.

Et là, comme l’americana/western revient en force, Green sort son chapeau de cowboy.

Une habileté impressionnante à jongler avec les styles a jusqu’ici par contre permis au chanteur de faire d’excellents disques, malgré les changements de direction constants. Mais cette fois-ci, malheureusement ça ne fonctionne que bof.

On se retrouve donc avec douze titres à peu près tous similaires, dans un country-pop très standard. La pièce titre, ouvrant d’ailleurs l’écoute, étant le résumé par excellence du tout.

Ressortent toutefois du lot quelques pièces très bien ficelées. Comme la superbe Two Coins et la plus langoureuse Of Space and Time.

C’est aussi le cas du rock tout à fait assumé de Thirst,(bien que le riff principal semble avoir simplement été volé à Cars de Gary Numan).

Mais outre ceci, un opus peu enlevant. On se rend compte que Green bénéficie plutôt de la formule moins pompeuse, moins léchée. Dommage.

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