Bruce Springsteen

Critique Album: Bruce Springsteen – Wrecking Ball

Bruce Springsteen - Wrecking Ball Bruce Springsteen Wrecking Ball

Wrecking Ball (Boulet de démolition), tel se veut le nom du dernier album de Bruce Springsteen. Le roi du rock américain célèbre ses 62 ans avec ce 17e album coup de poing inspiré par la crise américaine. Dénonçant le gouvernement et les riches banquiers de Wall Street à maintes reprises, Bruce Springsteen nous livre un rock engagé et malgré tout enjoué, aux paroles fortes.

Le Boss est en colère et ça paraît ! Son inspiration ? : « Des gens ont perdu leur maison et une grande partie de leurs économies, et personne n’est allé en prison. »

Dès les premiers instants de la chanson We Take Care of our Own, Springsteen exprime le sentiment d’abandon qu’on ressenti les millions d’Américains touchés par la crise économique, alors que le gouvernement n’a rien fait pour les aider (« We yelled « help » but the cavalry stayed home »).

Le héros de la classe populaire continue sur son air d’aller avec Easy Money et Shackled and Drawn, qui marient une musique country musclée avec une touche de folk. La première raconte l’histoire d’un couple qui part cambrioler une banque en ville, « leur façon à eux d’imiter les gens de Wall Street », dit l’auteur. La deuxième dévoile l’histoire d’un homme du peuple qui raconte à son fils à quel point les choses ne tournent pas rond, alors que les riches banquiers font de l’argent sur le dos des chômeurs et payeurs de comptes.

Dans la ballade Jack of All Trades, Bruce Springsteen se met encore à la place d’un ouvrier, l’inspiration principale de son album : « Le banquier grossit, le travailleur maigrit, dit-il. Si j’avais un flingue, j’irais buter ces salauds. »

Les titres s’enchaînent, devenant de plus en plus sombres à chaque fois, mixant le hip-hop au rock-folk en passant par le gospel. Les mélodies sont propres à l’auteur : sans être du déjà-vu, elles ne réinventent pas la musique. Ce sont vraiment les paroles, les textes noirs du Boss qui volent la vedette jusqu’à temps que l’on tombe sur les deux derniers morceaux de l’album.

Springsteen change de ton et ses couplets s’adoucissent. Plus réconfortant, le Boss chante que l’on peut toujours se relever, comme nous le fait croire Land of Hope and Dreams, enregistrée avec le légendaire saxophoniste du E Street Band, Clarence Clemons, décédé l’an dernier.

Sa dernière pièce, We Are Alive, exprime l’espoir et l’optimisme prochains. Après le boulet de démolition, Springsteen laisse place à la reconstruction.

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