Beirut

Critique album: Beirut – The Rip Tide

Beirut - The Rip Tide Beirut The Rip Tide

Après avoir fondé une maison de disque pour garder un grand contrôle sur sa musique, Zachary Condon a mené son groupe Beirut en studio pour nous offrir cette année un troisième album très attendu. Le résultat, coloré et unique, témoigne d’une grande maturité déjà présente chez ce jeune groupe.

Déployant ses accordéons, cuivres et autres instruments éclectiques dès les premières notes de A Candle’s Fire, The Rip Tide dégage une atmosphère décontractée, démontrant qu’on peut aisément mélanger trompettes et tambours pour créer de la musique populaire. On reprochera tout de même à la batterie et au trombone d’être un peu trop présents et puissants, entrant parfois en conflit avec les mélodies plus douces créées par le reste de l’ensemble.

La pièce suivante,  Santa Fe, emboîte le bas d’un ton enjoué, guidée par des accords joyeux et des voix harmonieuses. La batterie choque moins et les arrangements, légèrement plus simples, guident avec entrain le morceau jusqu’à East Harlem, le premier extrait radio du disque.

 

Une panoplie d’instruments

Si une caractéristique de cet album frappe, c’est la variété d’instruments que l’on retrouve sur l’ensemble des 9 pistes. Sur la plupart des morceaux, on retrouve 6 à 7 musiciens, mais le nombre atteint 8 sur A Candle’s Fire et Payne’s Bay.

Soulignons ensuite que chacun des musiciens enregistre plusieurs instruments, et le nombre devient rapidement  faramineux, parfois encombrant. Sur Payne’s Bay, justement, la pléthore de cuivres est parfois omniprésente, allant jusqu’à cacher la batterie.

Sur d’autres chansons, particulièrement la pièce titre de l’album, l’ensemble est très bien géré, les cuivres laissant la place au piano et à la voix lors des couplets. Goshen est également douce, dirigée par un piano et accompagnée par moments par le reste de l’orchestre. The Peacock, enregistrée intégralement par Condon, témoigne de ses talents de musicien. Visiblement, il n’a pas toujours besoin d’être accompagné.

L’album se termine enfin sur Port Of Call, qui débute avec un ukulélé avant d’être soutenue par un piano et un glockenspiel. Bien dosés, les divers instruments accentuent certains couplets et apportent une clôture magistrale à l’album.

Il est rare de la part d’un aussi jeune groupe de faire preuve d’autant de savoir-faire. Condon, âgé de 25 ans, prouve maintes fois son habileté à composer, arranger, chanter et jouer des chansons de toutes les manières possibles.

Bien qu’on dénote des influences de musiques du monde, il est parfois assez difficile de mettre le doigt sur une catégorie précise dans laquelle ce groupe se place. On lui cédera toutefois une place parmi les bons albums de l’année, en espérant que le groupe réussisse à offrir de nombreux albums d’une qualité comparable à l’avenir.

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