Critique Album: Antony and the Johnsons – Cut The World
Antony Hegart a toujours eu un penchant pour le dramatique, l’émotion brute. Mais jamais cette propension à la chair de poule n’avait l’intensité de Cut The World, une expérience de relectures symphoniques et luxuriantes de plusieurs titres précédents, captée à Copenhague avec l’Orchestre National de Chambre Danois.
Bien que la chanson titre soit le seul nouveau morceau de l’album, l’exercice donne lieu à des arrangements complètement réinventés pour plusieurs chansons, faisant usage de cordes et d’instruments à vent. Mais plus que tout, ce qui en fait un album en soi, c’est que l’ensemble respecte un ton, une vigueur, une impulsion constante qui relie les pièces comme si elles provenaient du même cycle de création.
Outre la chanson titre, Cut The World regorge de moments magiques. La finale de Twilight explose comme un feu d’artifice. I Fell In Love With A Dead Boy explore une piste musicale pleine de subtilités. Kiss My Name propose un rythme soutenu, qui rappelle certaines pistes de Homogenic de Bjork.
Antony pousse l’audace jusqu’à insérer un monologue de 7 minutes en piste #2. Intitulé Future Feminism, cet exposé traite de l’influence de la lune sur l’humain, d’écologie, de sa réalité de transgenre et, comme l’indique son titre, de féminisme moderne. Puis la musique reprend son cours.
Évidemment, la voix demeure la force de Antony and the Johnsons: un timbre cristallin, souvent en fausset, aux envolées vertigineuses et au trémolo singulier. Mais les arrangements n’ont jamais été autant au diapason de cette présence vocale unique.
Tous les albums live devraient proposer ce genre de créativité…
- Artiste(s)
- Antony and the Johnsons
- Catégorie(s)
- Pop,
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