Candlelight

Concert Candlelight | Écouter du Radiohead à la chandelle à l’église

Imaginez entrer dans une église somptueuse avec pour seul éclairage des dizaines et des dizaines de (fausses) bougies. Sans sonorisation, ni autre éclairage, un quintet interprète une douzaine de versions instrumentales des chansons de votre groupe préféré dans un lieu somptueux et une ambiance feutrée et apaisante. On a tenté l’expérience samedi dernier en allant voir un quintet à cordes interpréter une sélection judicieuse du répertoire de Radiohead à l’Église St-Jean-Baptiste.

Vous avez peut-être vu passer les publicités sur votre fil Facebook : les concerts à la bougie Candlelight prennent d’assaut Montréal depuis 2021. Le principe est simple : il s’agit d’une série de concerts d’ensembles à cordes (ou de pianistes), qui rendent hommage aux grands classiques et aux hits contemporains dans diverses églises de la métropole, tout comme ça se fait dans d’autres grandes villes du monde.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la proposition est variée. On peut choisir un concert qui se penche sur la musique de ballet de Tchaikovsky, ou encore, un autre qui souligne les 100 ans des films de Warner Bros. Il est également possible d’aller entendre des versions instrumentales des hits de Beyoncé, de Coldplay, de Céline Dion ou d’ABBA.  On nous annonce même qu’un des prochains concerts sera un « Hommage à Metallica et Schubert ». Dans le même concert.

 

Hommage à Radiohead

Tant qu’à tenter l’expérience, aussi bien y aller pour le summum de la musique pop finement arrangée et savamment orchestrée : Radiohead.

À mesure qu’approchent les 20h30 en ce samedi soir enneigé de mars, l’église se remplit plutôt bien. Mais plutôt que de ressentir la fébrilité qui précède habituellement un concert de Radiohead, l’ambiance ici est au recueillement.

Les cinq musiciens du Quintet Listeso (deux violonistes, un violoniste alto, un violoncelliste et un contrebassiste) se présentent un à un, et on se désole qu’aucun d’eux ne se nomme Jean Boisvert, comme une incarnation québécoise de Jonny Greenwood.

Sur un ton calme et posé, on nous explique le déroulement de la soirée et les archets se posent ensuite sur les instruments, imposant un silence respectueux dans la foule, comme une hâte tranquille. Ce n’est certainement pas ce soir qu’on peinera à entendre la musique parce que le monde au bar jase trop fort…

Dès les premières notes de Burn the Witch, on comprend rapidement que le souci du détail est au rendez-vous. Les musiciens ne se contentent pas de reproduire les grandes lignes mélodiques qu’on peut tous fredonner. Les arrangements sont respectés, parfois même réimaginés de façon inventive.

On se dirige ensuite vers Everything In Its Right Place, tirée de Kid A, et c’est soudainement le soin des textures sonores qui épate.  Pour avoir écouté ces chansons 1001 fois plutôt qu’une, il est assez fascinant de distinguer les détails que les musiciens ont sélectionnés dans les arrangements. Du très beau travail, soigné, précis, imaginatif et respectueux de l’œuvre et de l’esprit du groupe anglais.

La sélection de chansons est aussi plutôt étonnante et satisfaisante pour les fans du répertoire entier de Radiohead. On revisite à la fois quelques chansons plus pop et unidimensionnelles comme Fake Plastic Trees, Karma Police ou encore Creep (malheureusement, mais sans surprise!), mais également des compositions plus complexes comme Weird Fishes / Arpeggi ou majestueuses comme Let Down.

À part la sélection de Creep, la seule mini-déception de la soirée est l’interprétation plutôt linéaire de How to Disappear Completely, dont l’enivrant maelström de la version endisquée n’est pas du tout reproduit.

La prestation se termine de belle façon avec Motion Picture Soundtrack (excellent choix!) et bien sûr, la composition la plus progressive et marquante du groupe : Paranoid Android. 

Ce n’était pas prévu à la grille de chansons fournie aux spectateurs, mais le quintet a ajouté au rappel une très belle version de Street Spirit (Fade Out), qui nous donnait envie d’abaisser l’agenouilloir et de nous prosterner devant le Saint Thom Yorke, notre Sauveur.

Sans intervention inutile entre les chansons, la soirée passe à vive allure, le spectacle durant tout au plus une heure et quelques poussières. Une durée parfaite pour ce genre d’expérience, à notre avis, même si on ne peut s’empêcher d’imaginer d’autres chansons du vaste répertoire de Radiohead ainsi interprétées.

L’expérience Radiohead sera répétée les vendredis 12 mai et 9 juin, à 19h et 21h. Détails par ici pour ce concert.

Pour tous les concerts offerts par Candlelight, visitez le site officiel par ici.

Programme du concert Candlelight – Hommage à Radiohead

  • Burn the Witch
  • Everything in Its Right Place
  • Fake Plastic Trees
  • Karma Police
  • Weird Fishes / Arpeggi
  • Creep
  • How to Disappear Completely
  • All I Need
  • Let Down
  • Motion Picture Soundtrack
  • Paranoid Android

    RAPPEL

  • Street Spirit (Fade Out)


Artistes

  • Quintet – Quintet Listeso (2 violons, 1 violon alto, 1 violoncelle et 1 contrebasse)

Vos commentaires