Collectif9

Collectif9 au Théâtre Outremont | Les classiques servis à la sauce rock

Ils sont neuf musiciens, comme le laisse entendre le nom de leur formation Collectif9, ils sont issus des meilleures écoles de musique, ils revisitent les classiques en les traitant à la manière d’un concert rock, et ils ont un charisme fou.

Neuf musiciens professionnels donc, avec une seule fille, et qui jouent uniquement des cordes : deux altos, une contrebasse, deux violoncelles et quatre violons. Ils sont jeunes, audacieux, et emportent tout sur leur passage, comme ce fut le cas au Théâtre Outremont vendredi dernier avec leur nouveau spectacle Volksmobiles.

C’est le contrebassiste, Thibault Bertin-Maghit, qui fait les enchaînements de sa voix suave lui gagnant tout de suite la faveur du public. Mais, c’est lui aussi qui signe tous les arrangements des pièces empruntées au répertoire, et qui renaissent autrement grâce à son doigté.

Neuf lutrins noirs sont répartis sur la scène à différentes hauteurs, selon les plateformes en dégradé qui permettent de bien voir chacun des musiciens et son instrument. Les huit hommes arborent le veston sombre et les pantalons bien pressés, ce qui n’en empêche pas un de porter une casquette vissée de travers sur la tête, et d’oser une large cravate en contre-champ.

Que l’on soit chez Béla Bartok avec ses Danses roumaines, chez Johannes Brahms avec son Rondo alla zingarese ou encore Astor Piazzola avec Verano, chaque fois les amplifications de la sonorisation de Rufat Aliev et la conception très efficace des éclairages de Mathieu Roy, font en sorte que l’on redécouvre complètement l’œuvre. La sonorisation et les éclairages sont d’ailleurs les deux facteurs les plus importants du rendu du spectacle, atteignant un sommet avec la Danse des chevaliers de Sergei Prokofiev.

 

Volksmobiles

Le titre du spectacle tire son nom d’une composition de Geof Holbrook, écrite spécialement pour eux. Le deuxième mouvement de l’opus, si l’on peut dire, a de quoi surprendre. En effet, tous les musiciens rangent leur archet et se mettent plutôt à taper en cadence sur leur instrument qui se transforme en caisse de résonance pour un brillant numéro de percussion nouveau genre.

Collectif9 lançait le même soir son tout premier disque, également titré Volksmobiles. Non seulement le disque était à la vente pendant l’entracte, mais aussi des t-shirts à l’effigie du groupe, et même des tuques, comme quoi on ne veut surtout pas se prendre au sérieux. La soirée s’est d’ailleurs terminée sur l’air du Concerto pour Carignan composé par notre André Gagnon à nous.

Le groupe a beau avoir été fondé à Montréal en 2011, et s’être produit déjà au Club Soda et au Théâtre Rialto, c’est maintenant sans conteste qu’il connaît son momentum. Pas moins de 24 spectacles sont sur sa feuille de route d’ici au mois de mai, aux quatre coins du Québec, dont La Shed à Morue de Havre St-Pierre le 2 mars, mais aussi en Ontario, dont Toronto le 10 mars au St. Lawrence Centre for the Arts, ainsi qu’au Nouveau-Brunswick.

Avec Hugues Clément, la formation mène en parallèle un projet vidéo innovant, LIVEshorts, constitué essentiellement de performances brutes filmées dans autant de décors atypiques, et que l’on peut voir à mesure sur le site officiel du groupe : collectif9.ca

Montréal accueillera à nouveau Collectif9 le 16 mars à l’Église Notre-Dame des Sept-Douleurs, alors que le spectacle sera donné aussi à la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce le 26 avril.

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