Chansons pour le musée | Entrevue avec Karine Sauvé : L’art expérimental présenté aux enfants

Mammifères, compagnie de création artistique pluridisciplinaire créée en 2013 par Karine Sauvé, présentera sa plus récente oeuvre Chansons pour le musée dans le cadre du Mois Multi et du BIG BANG Festival d’Ottawa. Rencontre avec la principale intéressée pour en savoir plus sur ce projet en développement.

Basé sur une histoire vraie

D’abord présenté sous forme d’une balado de fiction théâtrale et musicale, Chansons pour le musée prendra plusieurs formes au cours des prochains mois. Pour Karine Sauvé, la créatrice derrière l’oeuvre, tout a commencé par une rupture amoureuse. « Quand je pars en recherche et création, c’est par motif personnel. C’est dans l’espoir d’avoir quelque chose qui en émerge, mais j’aime partir avec l’élan et l’envie, sans savoir où ça va me mener. À ce moment dans ma vie, je vivais un réel moment de crise, celle de la séparation avec le père de mes enfants, qui a engendré la transformation de notre famille. » S’inspirant de son quotidien, Karine a décidé de s’intéresser à cette solitude.

Pour créer, Karine est allée camper dans trois galeries d’art différentes pour composer des chansons en la seule présence des oeuvres d’art qui l’entouraient. À partir de ses chansons, l’artiste travaillait sur une pièce de théâtre qui devait avoir sa première au mois de mai passé.  Pandémie oblige, l’artiste multidisciplinaire a retravaillé son concept. C’est ainsi qu’est née la version « théâtre pour les oreilles » de Chansons pour le musée.

* Photo par Jonathan Lorange

Une oeuvre, plusieurs formes

En s’alliant à Navet Confit pour réaliser le balado, Karine Sauvé a aussi trouvé un partenaire avec qui développer davantage ses chansons, qu’elle avait jusque là composées pour le balado. « Avec Navet Confit et Nicolas Letarte-Bersianik, on s’est retrouvé à triper en trio et à vouloir amener la musique plus loin en allongeant les chansons et en poussant les orchestrations », nous raconte Karine Sauvé. Chansons pour le musée sera ainsi décliné en un album à paraître le 11 février, en même temps que le balado. Aux sonorités post-punk, électro et new wave, l’artiste assure qu’il s’agit d’un album qui s’adresse à tous.

L’oeuvre vivra également sur le web, où la créatrice a prévu une section vidéo avec de consignes créatives que les jeunes pourront réaliser à la maison. Karine Sauvé donne l’exemple d’une vidéo où elle incite le public à créer son propre musée à la maison ou de chanter aux différents objets, l’objectif étant de se mettre en jeu et de porter un regard poétique sur les choses qui nous entourent.

Puis, Karine aimerait créer des Mini chansons pour le musée, des concerts en galerie d’art. Laissant tomber l’aspect fictif de le balado, la musicienne proposerait un spectacle où elle chante pour des oeuvres d’art en compagnie d’un public. Finalement, Karine Sauvé travaille aussi à produire la version scénique pour l’automne 2021, une manière de boucler la boucle sur ce qui était initialement prévu.

* Photo par Anne-Marie Guilmaine

 

Jeunesse mature

Dans son spectacle jeunesse précédent, Karine Sauvé abordait le thème du deuil et de la mort. Cette fois-ci, elle parle de solitude et de drames personnels. Pour l’artiste, le public jeunesse est grandement outillé pour recevoir ce genre de contenu.

Les jeunes n’ont pas autant de systèmes de croyances que les adultes. Moins d’idées préconçues et de complexes. Malgré ce qu’on pourrait penser, ils pensent beaucoup à ces thèmes-là.

Plutôt que d’éviter le sujet, les spectacles jeunesse de Karine Sauvé visent à outiller les jeunes et amorcer des réflexions. Elle raconte entre autres qu’une jeune de douze ans dont les parents étaient divorcés a dit avoir mieux compris la perception de ses parents face à leur séparation en écoutant Chansons pour le musée. Plusieurs autres histoires témoignent ainsi que les jeunes du public sont ouverts à discuter de leur situation familiale, souvent plus que les parents eux-mêmes.

Chansons pour le musée sera disponible gratuitement du 11 au 14 février sur le site du Mois Multi . Pour d’autres informations concernant l’oeuvre et les artistes y ayant participé, rendez-vous sur le site de la compagnie Mammifères.