
Caravan Palace à l’Olympia | Le plaisir inutile, c’est ça qui compte
Tout laisse croire que le groupe d’électro-swing Caravan Palace s’est donné la mission de faire suer à grandes gouttes ce côté-ci de l’Atlantique. Ça tombe bien, le public s’est déplacé exactement pour cela. Hier soir, le 8 avril 2025 à l’Olympia, les Français ont donné ce qu’on attendait d’eux : une soirée où on lâche son fou et repart le sourire aux lèvres.
Lâcher son fou et repartir le sourire aux lèvres, c’est du moins ce à quoi s’attendait ce père de famille lorsqu’ils disait à son fils d’environ 12 ans en faisant la queue dans la neige pour entrer à l’Olympia : « Tu vas voir, s’ils sont fidèles à la dernière fois que je les ai vu, ça va être trippant ».
Et c’est exactement ce que Caravan Palace est venu nous livrer, avec l’énergie de ceux et celles qui veulent à tout prix que le party pogne. D’ailleurs, à la fin de la soirée, alors que l’énergie était à son comble, la chanteuse Zoé Colotis visiblement épuisée après sa performance, a lâché, un peu comme une invitation à en faire son nouveau mantra :
Le plaisir inutile, c’est ça qui compte.
Du plaisir inutile, le public en voulait encore et encore : elle a dû gentiment nous inviter, une fois les lumières allumées, à aller se coucher.
Cela faisait six ans que le groupe n’était pas revenu en ville, la tournée précédente ayant été annulée à cause de la pandémie. Deux ans auparavant, lors de son passage au Métropolis (maintenant MTelus) en 2017, notre collègue de Sors-tu? écrivait que le public « a mis quelques chansons avant de se déhancher librement. Il faut dire que le groupe est fort sympathique mais il ne va pas chercher le public ».
Force est de constater que, malgré les huit années écoulées depuis cette soirée et le fait que le groupe fêtera bientôt son vingtième anniversaire, le passage temps n’a fait que souder ce lien entre Caravan Palace et son public. Les deux étaient désormais au diapason et cherchaient exactement la même chose de la soirée : de l’électro-swing pour lâcher son fou. Si ça pique votre curiosité, allez écouter Lone Digger de leur album <|°_°|>, ça donne pas mal une bonne idée de ce qu’était la soirée.
Dès 20h, avec la première partie ZAYKA, le ton était lancé : la danse et les jeux d’éclairage seraient les vedettes de la soirée. Martin Berlugu, de son vrai nom, fusionne musique électronique et trombone (il est d’ailleurs le tromboniste de tournée de Caravan Palace). Durant sa prestation d’un peu plus d’une demi-heure, essentiellement derrière ses consoles, il a tout fait pour nous faire comprendre que personne ne pourrait rester immobile et passif. À la manière des DJ, il dansait amplement, exagérant ses mouvements pour bien marquer le ton de la soirée.
Après un très court entracte d’environ 15 minutes, les six musiciens de Caravan Palace sont entrés sur scène suivent une mise en scène incluant de la fumée, une bande sonore dramatique annonçant le groupe et des jeux de lumières astucieux, les faisant apparaître en contre-jour.
La scénographie, plutôt sobre, a permis de mettre en valeur les nombreux solos de saxophone, trombone, contrebasse, claviers, et j’en passe. Les jeux de lumière étaient simples, mais hautement efficaces : plusieurs tableaux de couleurs différentes, une utilisation judicieuse des projecteurs sur les musiciens, des effets de contre-jour et des ambiances tantôt calmes (pour reprendre son souffle), tantôt très rythmées. Les musiciens semblaient prendre un plaisir évident à jouer, alternant chorégraphies en arrière-plan et feignant de se disputer pour savoir qui jouerait le prochain solo.
Pour ceux et celles qui rêvent de sortir danser un mardi soir sans se coucher trop tard, c’était le comble. Caravan Palace livre du plaisir en canne et l’occasion de faire son workout de la semaine. Curieuse de savoir ce que ma montre sportive en dirait, je n’ai pas été déçue : plus de 10 000 pas (en réalité, des sauts et des mouvements de bras) et 77 minutes d’exercice… car le plaisir inutile, c’est ça qui compte !
Photos en vrac :
- Artiste(s)
- Caravan Palace
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- L'Olympia
- Catégorie(s)
- Electro, Francophone,
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