Built to Spill au Club Soda | Pionniers du indie rock constants et efficaces

Le groupe américain Built to Spill était de retour à Montréal, un an à peine après son dernier passage dans la métropole. Menée par le chanteur et guitariste Doug Martsch, la formation en a profité pour toucher un peu à tout son vaste et excellent répertoire.

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Une chose qui détonne d’abord en voyant Built to Spill en concert, c’est l’absence de roadies. Même après plus de vingt ans d’activité, les membres trimbalent et installent eux-mêmes leurs instruments sur scène. Le spectacle n’a donc pas commencé par une entrée grandiose à travers une fumée épaisse comme des rock stars typiques, puisque les musiciens étaient déjà sur scène en train de se préparer pendant que la foule essayait tant bien que mal de les ignorer. Peut-être trop punk ou trop reclus (en Idaho!) pour se comporter en rock star, le vétéran modeste du indie rock Doug Martsch s’est toujours comporté comme un homme très terre-à-terre.

De nouvelles chansons et beaucoup de grands classiques

Marquant le début du show comme du dernier album Untethered Moon sorti en 2015, la pièce All Our Songs rendait déjà le public tout fébrile avec son son propre au groupe : très mélodique, un peu brut, un peu psychédélique. Fidèle à sa réputation, le groupe a enchaîné chanson après chanson sans radotage. Son leader, trop occupé à bien jouer et à s’amuser avec ses effets de guitare, a pris la parole peu de fois pour remercier ses fans et lancer le classique « It’s good to be back in Montreal ». Pas de perte de temps, les musiciens savaient ce qu’ils faisaient et étaient en plein contrôle de leur instrument, résultat de très nombreuses pratiques.

Built to Spill a reproduit la plupart des chansons très fidèlement, mais s’est quand même permis quelques petites fantaisies en revisitant certains classiques et en les prolongeant en jam long, mais jamais trop, pour le plaisir de tous. C’est ce qui s’est produit avec la chanson Carry The Zero, certainement la plus connue du groupe, qui a été hautement acclamée par la foule dès les premières notes.

Sans temps mort, la formation a gâté ses fans de plusieurs grands classiques comme Center of The Universe, The Plan, Else et Sidewalk provenant de l’album culte Keep It Like a Secret, ainsi que Big Dipper durant laquelle les spectateurs chantaient avec Doug, et avec tout leur cœur.

Énergie renouvelée

L’enregistrement de Untethered Moon a été marqué par un changement majeur au niveau des membres du groupe. En effet, le bassiste Brett Nelson ainsi que le batteur Scott Plouf ont quitté le navire après plus de 18 ans. L’ancien quintette devenu trio a amené un vent de fraîcheur au dernier album. Mais en spectacle, l’absence d’un deuxième guitariste rendait certaines pièces plus minimalistes ou parfois légèrement incomplètes.

Malgré ses 90 minutes, le show en a mis plein la vue à un public conquis d’avance. Reconnus comme des pionniers importants du indie rock, les membres de Built to Spill ont fait leurs preuves il y a longtemps déjà!

 

De la relève

Le relativement nouveau Alex G (parfois renommé (Sandy) Alex G pour éviter la confusion avec la simili pop star) a prouvé qu’il mérite sa place en première partie de Built to Spill. Parfois même comparé à ce groupe culte du rock alternatif, le jeune musicien a enchaîné des pièces simples et accrocheuses, comme Forever et Mary, qu’il a composées seul dans sa chambre. À mi-chemin entre le indie rock et le lo-fi, Alex, accompagné de trois autres musiciens, a joué ses délicieuses mélodies pop et brutes à un public dispersé.

De retour à Montréal après une absence de trois ans, la formation de Philadelphie Hop Along a réchauffé une salle enthousiaste avec ses pièces puissantes combinant grunge et folk.

Liste de chansons :

1. All Our Songs
2. Center of the Universe
3. Going Through
4. The Plan
5. Reasons
6. Else
7. Understood
8. Sidewalk
9. Joyride
10. Pat
11. Alright
12. ?
13. Effigy (reprise de CCR)
14. Carry The Zero

Rappel :

1. I Would Hurt a Fly
2. Big Dipper
3. Going Against Your Mind