Beirut au MTELUS | L’art de faire voyager
Près de quatre ans après avoir ouvert les festivités du FIJM, Beirut était de passage à Montréal dans le cadre de sa tournée mondiale, non loin de cette Place des Festivals que le groupe avait tant charmée. Au MTELUS hier soir, Zach Condon et ses excellents musiciens auront à nouveau sublimé le public de la métropole par sa musique voyageuse et ses sonorités exotiques d’une justesse technique sans équivalent.
L’atmosphère qui se dégage de la salle du Quartier des spectacles est enivrante en ce lundi. Elle respire la joie, un sentiment qui se perpétuera d’ailleurs tout au long du spectacle. Bien aidé par la première partie du prometteur américain Helado Negro, dont la voix fabuleuse se marie fort bien à des sonorités soul, hip-hop et world, Beirut aura su capter dès les premiers instants du spectacle un public respectueux en avant scène. L’écoute est religieuse lorsque les premières notes de When I Die sont lancées après une entrée sur scène plus que discrète du groupe folk. Le drap qui tapisse le fond s’illumine de bleu, avant de voir dans l’espace scénique des spots jaune et rouge fendre l’air à l’instar des assauts des cuivres qui caractérisent souvent le son de Beirut.
Une timidité qui cache du talent
« Bonsoir Montréal, je suis très content d’être ici ». Malgré sa (trop) grande timidité sur scène, le membre fondateur Zach Condon aura fait l’effort – apprécié – de toucher quelques mots à son public dans un bon français, avant d’entamer Varieties of Exile au ukulélé. Cette phrase s’avérera probablement être sa plus longue de l’heure et demie de concert mais fort heureusement, le groupe américain assure grandement lorsqu’il s’agit de jouer de la musique, même s’il manque un peu de fantaisie et d’improvisation dans le set.
C’est notamment avec No No No que le public commencera à développer des mouvements corporels sur ces contretemps judicieux qui donne au morceau des sonorités insulaires. Quelques instants plus tard, deux solides interprétations au succès net seront offertes par le groupe, avec d’abord Santa Fe puis la belle Postcards From Italy à la progression fascinante. La voix de Zach Condon, à la fois douce et incisive, se mêle parfaitement à l’instant musical, créant un climax qui sera difficilement égalé par la suite. Néanmoins, le public assiste ce soir-là à une prestation majuscule du groupe américain qui joue avec précision, en témoigne Nick Petree qui se démène à la batterie. Et toujours avec le sourire !
Voyage permanent pour des sourires manifestes
Le sextet devient irrésistible lorsqu’il interprète la nouvelle Gallipoli tirée du dernier album du même nom paru début février. Plusieurs morceaux de ce dernier seront d’ailleurs joués ce lundi soir (When I Die et Varieties of Exile donc, mais aussi Gauze für Zah, Family Curse, Light in the Atoll, et la psychédélique-instrumentale Corfu), tout comme des classiques capables de faire lever la foule. Celle-ci s’animera particulièrement lorsque seul sur scène, Zach Condon fera vibrer les cordes de son ukulélé pour dévoiler la soyeuse Elephant Gun. Parue un an après la fondation du groupe en 2006, la chanson fera inévitablement enlacer les couples et dévoiler des sourires aussi variés que plaisants dans cette foule émerveillée.
Elle ne désenchantera pas lorsque We Never Lived Here du dernier album sera magnifiquement interprétée sur un fond bleu se tintant progressivement de couleurs chaudes qui reflètent l’atmosphère confortable.
Témoin de la richesse musicale dictant l’univers de Beirut, les influences se seront forcément chevauchées, et ce pour le meilleur. Elles venaient de partout : du Mexique, d’Amérique du Nord, ou encore d’Europe de l’Est. Chaudement rappelés, Zach Condon et ses musiciens termineront finalement ce périple avec la tendre Pour LaRoute, et les très acclamées Nantes et The Gulag Orkestar.
De ce voyage, on en tirera des sourires. Et inévitablement des souvenirs.
Liste des chansons
- When I Die
- Varieties Of Exile
- No No No
- Family Curse
- Santa Fe
- Fener
- Postcards From Italy
- The Shrew
- The Peacock
- Gallipoli
- The Rip Tide
- Lanzlide
- Corfu
- After the Curtain
- Light in the Atoll
- Elephant Gun
- Gauze für Zah
- Serbian Cocek (reprise de A Hawk and a Hacksaw)
- In the Mausoleum
- We Never Lived Here
Rappel
- Pour LaRoute
- Nantes
- The Gulag Orkestar
- Artiste(s)
- Beirut
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- NE PAS UTILISER (M T E L U S)
- Catégorie(s)
- Folk,
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