La femme comme champ de bataille
Du 22 février au 5 mars 2017, Marie-Ève de Courcy et Norah Guerch seront les voix et figures du dialogue dramatique La Femme comme champ de bataille, écrit en 1996 par l’homme de lettres Matéi Visniec, mis en scène par Naiem Jebelli.
Un drame à portée universelle
Dans La Femme comme champ de bataille, les destins de deux héroïnes issues de mondes bien différents se croisent sur fond de tragédie marquée par la guerre. Cette pièce pose une réflexion sur l’utilisation du viol comme arme de guerre, sur la manipulation du corps féminin comme stratégie militaire réactualisée sans cesse par les conflits et sur la reconstruction psychologique. Si la version originale de cette pièce acclamée présente une Bosniaque et une Américaine, Jebelli donne au drame une version universelle en brisant le binarisme de l’Orient et de l’Occident tout en conservant leur statut de victime de guerre et de victime du système. En adaptant cette œuvre de lasorte, le metteur en scène, lui-même affecté par le conflit iranien, pose une vision de la guerre comme système global, où la femme, sujette à une violence archaïque, incarne une cible première. Il efface les frontières et rend possible cette expérience en faisant intervenir une trame sonore évocatrice, des décors chargés d’une grande symbolique féminine ainsi que des écrans projetant des vidéos et animations.