La Campagne
Corinne et son mari médecin, Richard, ont emménagé à la campagne, comme pour fuir un passé qu’eux-mêmes cernent mal. Dans une ambiance qui aurait dû – dans leurs fantasmes – être champêtre, la jeune et troublante Rebecca, par sa présence au milieu de la nuit, lézarde leur monde fragile. —— Corinne, Rebecca et Richard se regardent, mais ne se voient pas. Leurs yeux glissent sur l’enveloppe. Ils sentent à peine les bas-fonds qui pourtant ne cessent de se manifester. Et dans la pénombre, il y a des seringues, un châle et une sacoche. Il y a aussi des souliers, une roche, des enfants qui ne se doutent encore de rien, et des malades qui meurent de solitude. Et ça craque, tout autour, et il vente, dehors, dans une nuit poisseuse qui n’en finit plus, malgré le soleil qui se lève lentement et qui, un peu, aide à la simulation. Parce que c’est justement ce qu’ils font, simuler, en s’y accrochant comme un héroïnomane à sa dose, comme nous tous à nos vies étroites et fragiles, sans vouloir entendre le monde qui gronde. —— Martin Crimp, dramaturge du théâtre contemporain anglais qui a traversé largement les frontières du Royaume-Uni, présente une écriture cisaillée où les violences actuelles sont traitées avec humour et cruauté. « Un théâtre post-humain qui s’articule sur la construction de l’absence. » d’après É. Angel-Perez. Ce texte écrit en 2000 a été suivi de nombreuses autres pièces dont Face au mur, La Ville, La Pièce et autres morceaux, Dans la république du bonheur.
Durée : 1 h 30
Source : http://www.theatreprospero.com/spectacle/la-campagne/