Corps Avides
FAILLE : DEUX CORPS SUR LE COMPTOIR
(Jessica Serli)
C’est dans un décor épuré de laboratoire que ce duo « électro-sensible » questionne le système nerveux et le flux de ses agitations. Nous sommes plongé(e)s dans une esthétique spasmodique, entre contractions musculaires involontaires et relâchement. Les interprètes tressaillent et tremblent à mesure qu’ils deviennent à la fois les chercheurs et les sujets de leur expérience. Lumière, son, et mêmes électrochocs sont autant de stimuli qui nous (ré)animent. À travers une performance toute en finesse et en contrastes, alternant mouvements d’une grande précision et déformations surréelles, la chorégraphe-interprète nous invite à observer à l’oeil nu, l’envers de notre « moi » profond.
SHUDDER
(Louise Michel Jackson, Ben Fury & Rodolphe Coster)
Bienvenue dans cette discothèque chorégraphique minimaliste. Sur fond de musique pop-industrielle, prenez part à un trip hypnotique. Dans une course effrénée à l’extase, les corps révèlent une poétique histoire d’une addiction à l’adrénaline. Entre la démesure et l’abattement, c’est une étude de l’ivresse quelque peu cynique, dans laquelle les interprètes secouent leurs corps sans relâche pour oublier. Mais oublier quoi ? Nos propres fragilités ? Avec une dose d’humour, de retenu et de désillusion, la résolution de ce frisson tant désiré est difficile à atteindre, mais la tension et l’accumulation perdurent. Une performance intense et kinesthésique qui nous bouscule jusque dans nos entrailles.
UNTAMED
(Compagnie Entitey / Jason Martin)
Untamed est un dialogue constant entre instinct et émotion. Deux danseurs et un guitariste ramènent à la vie l’énergie électrique des concerts de rock dans une chorégraphie ardente jouant avec la lumière et le pouls musical. Ce jeune chorégraphe, ancien joueur de hockey de haut niveau, incorpore dans son travail artistique son amour de la physicalité et sa volonté de stimuler aussi bien l’instinct des danseurs que celui des spectateurs. Entre mouvements viscéraux et pulsions émotionnelles, nous sommes appelés, tout comme les interprètes, à exprimer notre animalité. Cette signature esthétique emprunte de spontanéité et d’intensité nous remémorent alors le pouvoir absolu de l’acte de danser.