Anniversaire du Cafe Wha? à New-York | Rencontre avec Kevin Andreas
Le Cafe Wha?, situé dans Greenwich Village à New York, possède une histoire musicale peu commune. Au fil du temps, et ce depuis l’ouverture du club à la fin des années 1950, des musiciens au talent indéniable se sont succédés sur sa scène. Certains d’entre eux ont même accédé au statut tant convoité de légende, tels que Bob Dylan ou Jimi Hendrix.
Cette année, le Cafe fête un anniversaire particulier : cela fait exactement 30 ans que le concept de rock music house band y a été introduit, afin de rassembler et de faire jouer ensemble les musiciens les plus doués de la scène new-yorkaise du moment.
Pour marquer le coup, nous avons eu envie de rencontrer l’un d’entre eux, et de lui poser des questions sur sa vision de la musique, son rapport avec le Cafe Wha, et ses aspirations futures en tant que musicien. Kevin Andreas, chanteur-guitariste du groupe depuis deux ans environ, a accepté notre invitation.
Un musicien autodidacte et aux multiples facettes
En cette journée estivale de juin, Kevin Andreas nous ouvre chaleureusement les portes de son univers créatif à Brooklyn. À 26 ans, ce musicien a déjà tout d’un parcours réussi : il sait jouer de plusieurs instruments (chant, guitare, mais aussi claviers et batterie), il compose, produit et réalise lui-même entièrement ses titres. De même, il bricole et entretient le matériel qu’il a acquis pour le studio d’enregistrement qu’il a monté, et il joue sur les meilleures scènes à New-York. On se demande alors comment il pourrait encore compléter son CV artistique.
Quand on lui demande comment il a été formé musicalement, Kevin nous répond qu’il a tout appris tout seul. Ainsi, il développe sa propre technique d’apprentissage dès son plus jeune âge, en plus d’une passion certaine qui le pousse à répéter encore et encore. Sa curiosité pour les artistes qu’il admire lui apporte aussi beaucoup dans son processus de formation. On comprend que la musique représente, d’autre part, un refuge pour l’artiste. À 17 ans, il doit quitter la maison et jongler avec l’indépendance, après des épisodes familiaux parfois difficiles, chaotiques, voire déchirants. D’après lui, c’est sa détermination qui lui permet de s’accrocher à ce moment-là. Il continue ainsi à se battre pour trouver sa place dans la musique, raison pour laquelle il a « tant sacrifié d’autres éléments de [sa] vie », nous confie-t-il.
Une petite leçon de programmation au studio
On l’interroge ensuite sur ses influences, et des noms tels que Prince, Michael Jackson ou Led Zeppelin fusent sans hésitation. Ce qui ne nous étonne en fait pas vraiment, se dit-on, pendant qu’il nous fait écouter les titres qui composent son projet artistique. Si tout se passe comme prévu, il devrait d’ailleurs signer avec un gros label américain, et les sortir prochainement. Sans aucun doute, des références d’arrangements, d’univers musical global de ses chansons nous rappellent les artistes qu’il vient de nous citer.
Mais les productions du chanteur sont aussi très originales et modernes. Il utilise pour cela de nombreux controllers dont Maschine, par le biais desquels il programme des motifs rythmiques, ou encore passe les sons dans des traitements et effets afin de changer leur timbre d’origine. Il se lance alors dans une démonstration d’utilisation d’outils créatifs du genre, avec une facilité déconcertante. On repère en même temps quelques couleurs sonores qu’il a utilisées dans ses chansons comme Hold On ou 7 a.m.
Connexion entre le Cafe Wha et ses projets personnels
Plus tard, on ne résiste pas à l’envie de savoir comment son travail de musicien au Cafe Wha interfère dans son projet artistique, et quelles sont ses relations avec les autres musiciens du club. Il nous explique qu’il a des liens privilégiés avec certains d’entre eux, plus qu’avec d’autres… comme c’est le cas dans quasiment tous les groupes de musique, quand on y pense. Entre autres, il nous parle du claviériste Christian Almiron ou de la chanteuse Britanny Foushee, qui sont non seulement ses amis hors de la scène, mais aussi des artistes avec lesquels il collabore sur sa musique. Par exemple, il a déjà écrit des arrangements de cuivres avec Christian pour l’un de ses titres, et il se produit régulièrement avec eux dans des salles comme le Gramercy Theatre à New York. Il les a également invités tous les deux à apparaitre dans son clip Give It To Me, sorti l’été dernier.
Avant de partir, il nous reste une dernière question à lui poser concernant ce qu’il aimerait voir se réaliser prochainement dans sa vie d’artiste. « Sortir mes titres avec le label, et puis partir en tournée avec le projet! ». Ce qu’on lui souhaite bien évidemment, après une visite et une écoute aussi convaincante de ses créations.
- Artiste(s)
- Kevin Andreas
- Ville(s)
- New York
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