Alaclair Ensemble au festival Petits bonheurs | Tout c’qui compte (La famille, la famille, la famille)

Allô les ami.es! Êtes-vous prêts à compter, danser, faire l’alphabet à l’envers avec les garçons capotés capotés capotés d’Alaclair Ensemble?

Quel savoureux pari, quand même! Le festival Petits bonheurs, un « rendez-vous culturel des tout-petits » qui se tient chaque printemps dans Hochelaga-Maisonneuve, soulignait ce week-end la conclusion de sa 20e édition en invitant la sympathique troupe de post-rigodon bas-canadien Alaclair Ensemble à se produire à la Maison de la culture Maisonneuve.

Un spectacle « spécialement adapté aux petites oreilles pour l’occasion », nous disait-on. À 11h le matin.

Le paradis pour un parent qui n’arrive pas à trouver une soirée pour aller au show d’Alaclair parce que coucher des enfants, ça gruge une soirée. Qui plus est, pour un parent qui ne comble pas exactement ses propres besoins culturels avec un spectacle de marionnettes matinal, admettons.

* Photo par Rémi Hermoso.

Bref, quelle bonne idée!

On imaginerait mal un événement jeunesse faire appel à une troupe de street rap, ou à proposer du drill aux petits bouts de chou.

Mais Alaclair? Bien sûr que ça le fait!

Leur sens de l’humour, leur imaginaire débordant, leurs chansons excentriques sont faits sur mesure pour permettre aux adultes d’initier leurs tout-petits à la culture hip-hop sans avoir à expliquer la signification de l’acronyme N.W.A. Et visiblement, c’est ce que plusieurs parents font déjà à la maison, parce que des tout-petits (3 ans, 4 ans, maximum) qui chantent et qui dansent au son des chansons d’Alaclair comme s’il s’agissait des hits de Cocomelon, il y en avait plusieurs à la maison de la culture de la rue Ontario dimanche matin.

* Photo par Rémi Hermoso.

Évidemment, Vlooper a tenu le volume un peu plus bas que dans un Club Soda, on s’entend. Et les interactions de KenLo, Ogden, Eman et Claude Bégin étaient sans doute moins frondeuses que lors des spectacles pour adultes, mais non moins mordantes et colorées.

Ils n’ont tout de même pas hésité à balancer un petit Tikisson Woke de l’audacieux / controversé Lait paternel paru à l’automne d’entrée de jeu. Les mômes, évidemment, n’ont que faire du petit jab anti-woke que la chanson propose, et s’amusent ferme à faire une danse en ligne sur le « one two step dans l’Tiki Ming ». L’énergie est là, ça se partage généreusement, et l’ambiance est au plaisir.

Du reste, Alaclair possède dans son vaste répertoire en masse de chansons accrocheuses pour plaire à tout le monde, y compris leur fameux hymne prorecyclage Mets du respect dans ton bac, l’incontournable (et de circonstance) La Famille et Ça que c’t’ait, bien entendu. Les petits amis ont même eu droit à un moment câlins au son de CALINOUR, chantée avec panache par un Claude Bégin tout en voix au milieu d’une foule qui formait un grand cercle pour l’occasion.

* Photo par Rémi Hermoso.

Cette expérience témoigne de l’audace du festival Petits bonheurs, qui propose généralement des productions de théâtre, danse, cirque et conte aux jeunes enfants de 0 à 5 ans. Rien n’empêche de varier les plaisirs!

La disposition (sa configuration cabaret, par opposition à la plupart des MdC qui sont disposées à l’italienne) et l’ouverture d’esprit des gens derrière la Maison de la culture Maisonneuve — on parle ici d’une maison de la culture qui, rappelons-le, inclut de la lutte à sa programmation! — contribuent aussi à concrétiser des idées saugrenues comme celle-là.

À voir l’engouement pour l’événement, parions que Petits bonheurs cherchera à répéter, à sortir de la proverbiale boîte, et les parents du quartier ne s’en plaindront pas!