Agora de la danse – Programmation hiver-printemps 2025 | Le risque de la création
L’Agora de la danse présente une programmation hivernale riche et diversifiée qui invite le public à explorer différentes facettes de la danse contemporaine. En offrant une variété de spectacles, la saison met en lumière des œuvres audacieuses et contemporaines, permettant une réflexion sur le corps, le temps, l’écologie et la mémoire. Sors-tu? s’est entretenu avec Nicolas Sado, responsable des communications et des relations publiques de l’Agora de la danse, afin de plonger davantage dans les thèmes entourant les spectacles et des préjugés qui peuvent parfois accompagner la danse contemporaine.
Je pense que notre rôle, c’est de présenter une diversité d’approches, une diversité de propositions suffisamment grande pour essayer de dire c’est quoi la danse contemporaine aujourd’hui.
– Nicolas Sado
Lame de fond – Milan Gervais
(du 12 au 15 février 2025)
Milan Gervais revient sur scène avec Lame de fond, une création qui explore la sacralité du corps féminin à travers des tensions et transformations corporelles. Dans une chorégraphie transportée par la fragilité, elle nous emmène dans un voyage où héritages et nouveaux horizons se rencontrent. Cette œuvre, qui marque le retour de Milan sur scène après 15 ans d’absence, se distingue par une fusion de la danse contemporaine et des questionnements sociaux. Milan Gervais a su se démarquer à travers des créations inédites, souvent présentées dans des lieux atypiques comme l’espace public. Lame de fondest une exploration profonde des enjeux sociaux contemporains, propulsée par une collaboration avec le compositeur Antoine Berthiaume.
Replica – Andrea Peña
(du 26 février au 1er mars 2025)
Avec Replica, Andrea Peña apropose une réflexion sur la copie et la représentation du corps à travers un duo suave. L’œuvre s’ancre dans une recherche sur la mythologie et la technologie, abordant des questions de genre et de fluidité corporelle. Dans cette performance, Frédérique Rodier et James Philipps, deux danseurs puissants, repoussent les limites de la représentation du corps, où les notions de sexe et d’identité sont remises en question. « C’est deux performeurs absolument incroyables, athlétiques, virtuoses, et avec la signature extrêmement contemporaine, brute de la chorégraphe, parce qu’elle vient du monde du design industriel, on a souvent cette texture industrielle aussi. Elle travaille avec des matériaux bruts », mentionne Nicolas Sado.
Gli Anni – Marco D’Agostin
(du 12 au 14 mars 2025)
Dans Gli Anni, l’artiste italien Marco D’Agostin nous invite à une exploration du passage du temps à travers un solo émouvant et contemplatif. Les mouvements, lents et fluides, accompagnés d’une playlist pop-rock nostalgique, nous plongent dans la mémoire et l’intime.
D’Agostin questionne les thèmes de la mémoire et de l’extinction, offrant au public une expérience poignante où chaque geste est porteur de significations profondes. Cette pièce solo, interprétée par Marta Ciappina, fait écho à l’intime et à l’universel, touchant la frontière entre passé et présent.
Nicolas Sado souligne le défi que peut représenter un solo pour un danseur ou une danseuse. « Ça prend des interprètes qui ont une capacité à occuper toute la scène tout seul, être seul en scène. Il faut tout porter sur ses épaules, on ne peut pas se cacher derrière ses partenaires. Donc pour moi le solo, ça me fascine aussi parce qu’il faut avoir quelque chose de particulier. »
The Brutal Joy – Justine A. Chambers
(du 26 au 29 mars 2025)
Parlant de solos, Justine A. Chambers, une soliste, revient avec The Brutal Joy, une célébration de la danse en ligne des communautés noires et de l’expression vestimentaire comme formes de discours et de rêverie. À travers cette performance, Chambers explore les expériences des corps racisés et féminins dans un contexte socio-politique en pleine évolution.
« On est sur la mémoire, mais aussi sur une mémoire féminine. Elle travaille avec une interprète féminine. Et ça fait du sens aujourd’hui, en fait », explique Sado en soulignant l’importance de la présence de thématiques ancrées dans le contemporain, particulièrement présentes dans cette saison-ci. En partant de la danse sociale et de la création collaborative, Justine A. Chambers offre un moment de danse unique, où l’intimité et la poésie du corps féminin sont mises en lumière.
DIRT – Tentacle Tribe
(du 9 au 12 avril 2025)
DIRT est une performance captivante créée par le duo de chorégraphes Elon Höglund et Emmanuelle Lê Phan, qui fusionnent leurs influences dansantes pour créer une pièce hybride alliant hip-hop et danse contemporaine.
À travers un quintette d’interprètes virtuoses, cette œuvre est une méditation sur notre relation à la Terre. « Ici, on retrouve une thématique qui est plus sur le lien viscéral qu’on peut avoir avec la terre, avec l’écologie et notre rapport avec le sol, avec la nature, en fait. Je suis heureux de présenter une saison qui est dans l’ère du temps », souligne Nicolas. En effet, en mêlant marionnettes et mouvements dans un contexte écologique, DIRT offre une réflexion sur la nature et notre place dans l’univers.
Chaque jour se tenir entre les trous – Sylvie Cotton
(23 au 26 avril 2025)
Sylvie Cotton, artiste visuelle et chorégraphe, présente Chaque jour se tenir entre les trous, une performance interdisciplinaire où elle explore la respiration comme une expérience universelle. À travers le récit, l’image et le mouvement, elle interroge le souffle comme métaphore de l’interconnexion entre les êtres.
Cotton pratique principalement les arts visuels. Il s’agit d’une conférence-performance sur le souffle. « À la croisée de plusieurs chemins, Sylvie va aborder la thématique du souffle, qui est une thématique universelle en fait, parce que tout le monde respire », explique Nicolas Sado. Cette pièce invite donc les spectateurs à contempler le souffle comme un acte poétique, politique et fondamental à la condition humaine.
Tout s’effondre – Helen Simard
(du 7 au 10 mai 2025)
Dans Tout s’effondre, Helen Simard explore la poésie de la chute et de la renaissance à travers une chorégraphie puissante pour dix interprètes. L’œuvre met en lumière la fragilité et la résilience humaines dans un contexte de crise collective. « Il y a de la beauté dans plein de choses, même dans ce qui paraît négatif », c’est d’ailleurs ce qui touche particulièrement Nicolas Sado de cette pièce-ci. À travers des chutes, des pertes et des renaissances, Simard propose une réflexion sur les enjeux actuels, tout en célébrant la beauté brute de l’effondrement et de la réinvention.
DNA Battle pour jeunes et professionnels – Ebnflōh
(7 juin 2025)
L’Agora de la danse accueillera également des événements plus interactifs, comme le DNA Battle : un rassemblement dynamique, ouvert à tous, où les jeunes de 17 ans et moins peuvent affronter des danseurs professionnels dans une compétition en équipe. Ce mélange de battle et d’improvisation permet une rencontre unique entre danseurs amateurs et experts.
En effet, plus tard en soirée, ce seront des troupes de danse plus expérimentées qui se rencontreront sous la supervision de juges, offrant une compétition un peu plus féroce. Nicolas Sado exprime son excitation face à cet évènement : « On change d’ambiance ici, parce que le public, habituellement en contemplation, devient partie intégrante du spectacle, les gens encouragent, crient. »
Au service de l’accessibilité de la danse contemporaine
Le cheval de bataille de Nicolas Sado au cours de notre échange était de faire comprendre que d’aller voir un spectacle de danse contemporaine, c’est parfois se lancer dans le vide. Le milieu de la danse étant souvent un milieu autosuffisant puisque danseurs et chorégraphes sont souvent les principaux spectateurs de leurs collègues.
Il encourage donc les consommateurs de culture à ouvrir leurs horizons et à « prendre ce risque. »
La saison hivernale de l’Agora de la danse est donc l’occasion parfaite de vous lancer dans un monde de création, offrant des performances s’inscrivant dans l’ère du temps.
Nicolas Sado rappelle finalement que l’important n’est pas d’aimer ou de ne pas aimer une pièce. « Il a réussi à me toucher. Négativement ou positivement : ce n’est presque pas intéressant. Il a réussi à me toucher, il m’a apporté quelque chose, et il m’a fait grandir à quelque part. » C’est avec cette vision que l’Agora de la danse vous invite à plonger dans leur univers.
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* Cet article a été produit en collaboration avec l’Agora de la danse.
- Artiste(s)
- Agora de la danse, Chaque jour se tenir entre les trous, DIRT (Tentacle Tribe), Helen Simard, Justine A. Chambers, Lame de fond, Replica, Tentacle Tribe, The Brutal Joy, Tout s'effondre
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- Danse,
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