Critique | Chilly Gonzales et le Kaiser Quartett au Théâtre Outremont
Ce samedi soir, le ma-foi-très-chic Théâtre Outremont recevait de la grand-visite. L’excentrique pianiste Chilly Gonzales, qui y crèche trois soirs (samedi, dimanche et mardi) pour une série de spectacles à guichets fermés. Et si les trois soirs obtiennent tous environ 5 ovations debout comme ce fut le cas hier, un calcul rapide nous permet d’affirmer que sa venue à Montréal est un succès.
Il faut dire que c’est mérité. Gonzales a prouvé ce samedi qu’il était à la hauteur de son titre (autoproclamé) de « musical genius » et qu’il est un savant mélange de tous les ingrédients qui forment un entertainer d’exception. La virtuosité, la grandiloquence, la verve, une propension à être baveux et l’humour.
Beaucoup d’humour en fait, c’est ce qui frappait hier.
Parce que bien qu’il y avait des accalmies plus sérieuses, comme les moments où il dépoussière son passé de pianiste solo le temps d’Othello, Minor Fantasy ou Dot, tout est contrebalancé par l’humour.
La soirée aurait pu prendre les airs d’un grand récital pompeux si Gonzales l’avait voulu. Il a amplement les compositions pour se le permettre. Mais il choisit plutôt d’infuser de la rigolade là-dedans, autant dans son choix de chanson (il pige gros dans son catalogue rap, entre autres Bongo Monologue et une très drôle Not A Musical Genius), que dans sa mise en scène.
Quelques exemples de ce qui s’est passé côté mise en scène (spoiler alert pour ceux qui vont voir le show ce soir ou demain, désolé) :
– Il fait entrer ses musiciens et ne leur fait jouer qu’une seule note avant de réclamer qu’on les acclame.
– Après une première ovation, il décide de se lever lui aussi, ainsi que ses musiciens, et joue la prochaine chanson debout.
– Il joue Armellodie dans une noirceur complète.
– Il fait un exposé sur sa vision des bongos.
– Il porte son habituelle robe de chambre.
– Et j’en passe.
Il faut aussi mentionner la présence du Kaiser Quartett, qui est une attraction en soi. Parce qu’au final, cette tournée est en appui au nouvel album de Gonzales, Chambers, qui se trouve à être le premier album sur lequel le pianiste compose aussi les arrangements d’un quatuor à cordes et de voir comment sont utilisées lesdites cordes est assez impressionnant.
Elles sont tantôt accompagnement, tantôt mélodie principale ou tantôt percussion ( ! ).
Et ce qui est toujours intéressant c’est aussi de voir Chilly Gonzales devenir « Professeur Chilly Gonzales » et se donner un rôle de pédagogue de la musique afin de démocratiser les codes du classique.
Comme il le fait en se servant du Kaiser Quartett pour expliquer les différentes techniques de jeu de violon et violoncelle pour ensuite juxtaposer toutes ces techniques et en faire une chanson.
Les cours de musique n’ont jamais été aussi le fun.
- Artiste(s)
- Chilly Gonzales
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- théâtre outremont
- Catégorie(s)
- Classique, Instrumental, Pop,
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