Un transition réussie pour les Grandes Gueules
Théâtre St-Denis 1 (Montréal) – jeudi 26 février 2009
Les Grandes Gueules présentaient, hier soir, la première d’une série de représentations de leur nouveau spectacle au Théâtre St-Denis 1, à Montréal. Intitulé Complices, ce deuxième spectacle, simple et efficace, devrait combler les attentes des multiples adeptes de leurs personnages hauts en couleur et de leur humour léger et énergique.
On peut dire que le saut de la radio à la scène s’effectue sans anicroche pour Mario Tessier et José Gaudet. Leur présence sur scène est naturelle et fluide, leurs mimiques fort réussies et les expressions faciales de José Gaudet hilarantes, pour les amateurs d’un humour à la Jim Carrey.
Encore plus important, on sent que les deux «complices» se complètent aussi bien dans leur gestuelle que dans leurs répliques.
La mise en scène, signée Lise Dion, fonctionne plutôt bien et laisse beaucoup de place aux deux comiques, comme il se doit. Les décors – principalement des projections infographiques – s’avèrent fort impressionnants.
Dès le numéro d’introduction, on comprend que le visuel sera puissant lorsque les Grandes Gueules nous emmèneront dans un loft, une grotte préhistorique ou un «talent show» volontairement discutable. Peu d’accessoires sont nécessaires et les transitions entre les numéros s’effectuent sans le moindre effort, grâce à de courtes vidéos (un peu triviales toutefois) qui ponctuent le tout.
Pour le reste, les habitués se trouvent en terrain connu. Les Grandes Gueules ont toujours le sens du gag aiguisé et le flair pour dénicher les clichés du moment qui interpelleront leur auditoire.
On ne donne pas nécessairement dans la grande originalité au niveau des thèmes : les différences entre les deux sexes, la vie de couple et l’homosexualité occupent une bonne partie du contenu.
L’équilibre entre les personnages et le stand-up
On comprend toutefois que les Grandes Gueules tentent tant bien que mal de traverser d’une ancienne carrière à une nouvelle en intégrant autant de stand-up que possible, tout en saupoudrant le tout d’apparitions de leurs personnages connus.
Évidemment, les numéros où l’on retrouve Jocelyne en prison, Jacques Rougeau qui dénoue un câble extension, Rona qui nous interprète une symphonie avec des perceuses, Enrique Iglesias et sa tétine Pepito ou Stéphane Sansoucy provoquent les plus grands rires du public.
Mais les deux compères s’en sortent également plutôt bien avec leur dynamique de gags à relais, à la Dominic et Martin. Par exemple, lors du «tenninsulte» – une sorte de match d’insultes sur une simulation de terrain de tennis où l’on se renvoie la réplique comme une balle invisible – Gaudet et Tessier tiennent les spectateurs dans le creux de leur main.
Un peu moins réussi, le numéro d’ouverture de la deuxième partie, où les Grandes Gueules enfilent les gags sur des faux thèmes choisis par le public, tombe à plat. On tente tant bien que mal de simuler une atmosphère d’improvisation, mais personne n’est dupe et la scène donne lieu à
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- Les Grandes Gueules
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- Humour,
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