Critique album | Dany Placard – Santa Maria

Le nouvel album de Dany Placard a beau porter pour titre le nom d’un volcan d’Amérique centrale, son contenu n’a rien d’une éruption de matière chaude. Au contraire, on y trouve un Placard décontracté, davantage habité par le plaisir de jouer et de chanter que par des angoisses ou de l’indignation, comme ce fut souvent le cas par le passé.

Enregistré en formation complète au « chic » Wild Studio de Saint-Xénon, Santa Maria séduit musicalement par ses imperfections, par son esprit spontanné, et devrait donner une bonne idée de la saveur que prendront ces chansons sur scène.

Ses musiciens harmonisent même sur quelques titres, formant un joli choeur sur Robbie et la chanson titre, notamment. Placard leur laisse même toute la place, à tour de rôle, sur la jolie Paradis.

Les guitares, poudreuses à divers degrés, conviennent parfaitement au grain de voix éraillé du chanteur, qui aime pousser la note plus que jamais et assume pleinement son chant, dont la puissance est parfois surprenante.

Les titres sont en général assez rythmés, notamment l’excellent blues-rock Shop, les ballades grises n’ayant pas la cote sur cet album lumineux. Le country pur et dur d’Au Pays des Vieux Chars rappelle même les récents flirts d’Éric Goulet avec le country-western à l’ancienne.

À l’exception de la touchante Julie Gagné, il règne une charmante légèreté dans les textes, souvent assez comiques et colorés. La bien-nommée Chanson Populaire fait preuve d’humour, de gentille dérision. Placard s’amuse avec les codes du format pop en les parodiant, tout en les appliquant avec soin. On ressent toute la relation amour-haine que Placard entretient avec la pop commerciale.

Les adeptes de chanson country-folk nouveau genre y trouveront certainement leur compte.

* Lancement gratuit à La Vitrola, lundi vers 17h.