Critique | Transatlantic à l’Olympia de Montréal
Ce jeudi, les cinquantenaires avaient ressorti leur vieux t-shirt à l’effigie des tournées de Marillion et des Flower Kings. C’est un Olympia plein à craquer qui a accueilli la formation de Transatlantic à Montréal.
À l’occasion de la tournée de leur quatrième album studio, Kaleïdoscope, Pete Trewavas, Roine Stolt, Neil Morse, et l’ancien batteur de Dream Theater, Mike Portnoy, ont une nouvelle fois prouvé que la scène musicale peut encore compter sur eux. Accompagnés par Ted Leonard (ancien compagnon de Morse au sein du groupe Spock’s Beard) à la guitare, au clavier et au chant, ces « papys » du rock progressif nous ont offert un spectacle prodigieux.
À l’image de l’album, les membres de Transatlantic introduisent leur prestation avec Into the Blue. Tous… sauf Trewavas, qui fait des grand gestes sur scène et ne parvient manifestement pas à faire fonctionner sa basse. Un début embarrassant donc, mais c’est sans compter l’initiative et le showmanship de Portnoy. Le batteur improvise un court solo pendant l’intermède, rigole avec le public (« Hey Montréal, we’ll do this all night ! »), pendant que l’équipe technique s’affaire derrière lui. « Are you ready Pete Trewavas ? » lance-t-il à son acolyte avant de reprendre l’intro sulfureuse du premier titre de Kaleïdoscope.
La musique de Transatlantic oscille entre de longues ballades ambiantes, où s’illustrent l’élégance et la solidité du jeu de Roine Stolt ainsi que la voix enivrante de Morse, et des ponts instrumentaux, corroborés par le jeu millimétré du duo Trewavas-Portnoy. Ces pièces sont construites autour de transitions très précises, et de changements récurrents dans la structure des mesures. Les musiciens parviennent à assimiler et reproduire à la perfection tous ces renversements dans le tempo. On est dans l’incapacité totale de suivre le jeu des cinq compères, et l’on se laisse doucement envouter par la magie de cette symphonie rythmique. C’est subjuguant.
La soirée fut définitivement cadencée entre ces longs ensembles fantasques, et des ballades plus brèves et riches en émotion, à l’image de Shine ou We All Need Some Light, dont le refrain fut repris à l’unisson par tout le public de l’Olympia. Un instant frémissant, mais qui n’a pas égalé le ressenti du medley accordé à leur plus long enregistrement studio, The Whirlwind, et la reprise du titre éponyme du dernier album. « It’s a huge one, you think they can handle it ? » lance Mike Portnoy à Neil Morse avant de jeter les premières notes de Kaleïdoscope.
Alors que l’Olympia avait exclusivement disposé des sièges de part et d’autre de la salle, une cinquantaine de personnes sont venues s’amasser devant la scène pour le rappel. Leur manière de remercier les cinq musiciens, et d’apprécier pleinement le titre majeur du premier album, All the Above qui, sur l’air déchirant du refrain, clôt magnifiquement la prestation du groupe.
À voir Neil Morse agenouillé devant ses claviers pendant les 5 dernières minutes du concert, on comprend que les membres de Transatlantic sont encore nourri par un véritable amour de la musique. La classe de Roine Stolt, la technicité de Trewavas, et l’énergie de Portnoy : tous les ingrédients étaient réunis pour une exhibition musicale administrée de manière chirurgicale. C’est brillant, efficace, et travaillé à la perfection. On est comblé et on en redemande.
Prog’s not dead.
Grille de chanson
– Into the Blue
– My New World
– Shine
– The Whirlwind (medley)
– We All Need Some Light
– Kaleïdoscope
Rappel : All of the Above
Photos en vrac (par Daniel Bouchard)
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- Rock,
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