Jimmy Hunt

Critique album | Jimmy Hunt – Maladie d’amour

Jimmy Hunt - Maladie d'amour Jimmy Hunt Maladie d'amour

Surprise à la première écoute : guitares rock rétro-futuristes et synthés fin-seventies se côtoient sur Maladie d’amour, deuxième album solo du brillant néo-crooner québécois Jimmy Hunt. Mais au-delà du crémage rafraîchissant, on retrouve intacts les principaux atouts de Hunt : sa plume imagée et audacieuse, son chant désinvolte et cette faculté à créer des mélodies mémorables qui épousent parfaitement le sens des mots.

Paru en octobre 2010, le premier album solo de Jimmy Hunt était un disque folk imbibé de pop des années 1960 et de chanson française. Sans doute l’un des meilleurs albums de chanson québécoise des cinq dernières années.

Visiblement, les bonnes critiques n’ont pas étouffé le génie de Hunt, qui récidive avec une autre dose de chansons inspirées, empruntant toutefois une direction musicale renouvelée.

Ses deux principaux complices ont grandement contribué à l’élaboration du nouveau son que nous propose Hunt : le claviériste et bidouillleur électro Christophe Lamarche-Ledoux (aussi du groupe Organ Mood) s’est occupé de la prise de son et des arrangements (l’une des grandes réussites de l’album), alors que le multi-instrumentiste Emmanuel Éthier (de la formation Passwords) réalise l’album.

Avec l’apport de Chris Moore (TV On The Radio, Yeah Yeah Yeahs) au mixage, l’équipe de rêve était réunie et donne de très bons résultats.

Maladie d’amour flirte avec le kitsch par moments (Christian Bobin, notamment), mais demeure habilement dans les frontières du bon goût tout en s’inspirant d’une époque souvent considérée comme un peu ringarde.

Insouciants en surface, ses textes sont truffés de petites trouvailles touchantes ou choquantes, explorant (avec une variété de tons qui rend l’écoute imprévisible) les thèmes éternels du sexe, des femmes et du romantisme moderne.  Le tout avec une sensibilité parfois adolescente, mais un don pour les mots généralement réservé aux auteurs expérimentés.

Encore une fois, Jimmy Hunt dépose dans le paysage québécois l’une des oeuvres les plus pertinentes de l’année. Le genre de disque qu’il fera bon réécouter pour une vingtième fois, comme le précédent.

Si vous cherchez Maladie d’amour chez le disquaire, ça ne devrait pas être trop compliqué : cherchez la pochette avec deux éléphants qui copulent. Ça frappe, au premier coup d’oeil.  Et bonne nouvelle : l’album contient 14 chansons, mais plusieurs autres ont été enregistrées et feront l’objet d’un EP à paraître plus tard.

* Concert-lancement le mercredi 9 octobre prochain, au Cabaret Mile-End.

Vos commentaires