Critique CD: Deftones – Diamond Eyes
Le groupe nu-metal Deftones est de retour pour prouver à nouveau leur pertinence dans le paysage de la musique lourde. Et c’est mission accomplie.
Deftones a connu bien des ennuis au cours des deux dernières années, principalement reliées au tragique accident de voiture du bassiste Chi Cheng en novembre 2008 et de son état (semi-conscient) qui perdure depuis.
Après avoir laissé de côté l’album qu’ils avaient entrepris avec Cheng en 2008, les membres de Deftones ont ajouté l’ancien bassiste de Quicksand Sergio Vega à leur formation et se sont regroupés pour enregistrer Diamond Eyes, le 6e album officiel du groupe.
Glauque et violent
Inutile de spécifier que, vu les circonstances, ce nouveau disque n’a rien de très jojo.
Toutefois, le métal abrasif de la bande s’est toujours prêté à ce mélange de rage, de rébellion et d’affliction, et Diamond Eyes ne représente pas un tournant particulièrement mélodramatique pour autant.
En fait, ce sixième est une suite logique dans la carrière de Deftones. Bien à l’avant-plan, le chanteur Chino Moreno alterne toujours entre les cris stridants et violents et les chants élancés qui l’ont rendu si facilement identifiable, alors que la section rythmique bat une cadence infernale derrière un imposant mur de guitares.
La précision dans l’exécution du groupe n’a jamais paru aussi chirurgicale, ce qui n’en fait pas un album froid et sans âme pour autant. Au contraire, l’aplomb de pièces comme Royal ou la «thrash metal» Rocket Skates décoiffe plus que jamais.
Les habitués du groupe remarqueront, par moments, un certain retour en arrière vers les sonorités plus brutes de l’album Around the Fur.
Les nouveaux initiés et fervents du genre nu metal découvriront pour leur part un groupe au sommet de son art, qui maîtrise le genre avec une certaine originalité et une honnêteté qui leur permet de se détacher du lot, de se démarquer des Linkin Park, Nothingface, Godsmack et compagnie.
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