Critique album | James Blake – Overgrown
Le deuxième album studio du jeune producteur à la voix d’ange qu’est James Blake, Overgrown, en est un d’inégalités. Il est effectivement difficile d’apprécier l’œuvre en entier lorsqu’on zigzague constamment entre la ballade R&B, la pop sombre boostée à la basse et le lounge. Dommage, parce que l’Anglais excelle dans certains des styles approchés.
Disons-le tout-de-go, c’est dans ses moments les plus pop que Blake se démarque réellement.
Des pièces comme Life Round Here, qui rappelle vaguement ce qui trônait au sommet des palmarès du début des années 2000, et Retrograde, le foutument bon premier simple, semblent représenter le juste milieu entre l’exploration instrumentale visiblement chère à Blake et la mélodie conventionnelle.
Son passage en terrain hip hop accompagné de RZA sur Take a Fall for Me est aussi très réussi.
Par contre, le reste des dix chansons de l’album est divisé entre ballades sirupeuses et titres sans réel éclat.
Des ballades, il faut préciser que certaines sont tout à fait à point. C’est le cas de DLM (qui pourrait clairement être une pièce de Patrick Watson, les intonations vocales utilisées sont d’ailleurs ressemblantes à s’y méprendre).
Et l’une des forces de Blake étant de créer des ambiances ensorcelantes, la formule lente et posée de cette portion du disque reste relativement forte.
Mais lorsque la production penche pour le plus électro, l’opus se transforme en trame sonore clichée de défilé de mode. Des percussions très jazzées sur synthés atmosphériques comme dans n’importe quel restaurant affublé du suffixe « fusion », le tout doublé d’effets sonores un peu douteux, tel ce qui semble être un klaxon dans Digital Lion.
Un type de cloche à vache fait aussi son entrée à un moment et vient accoler à tout jamais l’allégorie du défilé de mode à un album pourtant plein de potentiel.
* James Blake sera en concert au Métropolis de Montréal le 6 mai prochain. Détails.
- Artiste(s)
- James Blake
- Catégorie(s)
- Electro,
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