
Rolling Stone présente Amplifié chez OASIS Immersion | Une immersion plus esthétique que profonde au coeur du rock
Arrivée à la fin juin au Palais des Congrès de Montréal, l’exposition multimédia Amplified (traduite par « Amplifié » au Québec), présentée par Rolling Stone, est une expérience immersive qui frappe fort… mais davantage pour l’effet que pour la profondeur. Le « happening musical » signé Illuminarium et OASIS Immersion s’avère au final davantage un parcours sensoriel pop divertissant mettant en valeur les riches archives photographiques du célèbre magazine rock qu’un docu-rock didactique pertinent pour les vrais passionnés de rock.
Ceux qui ont déjà assisté à une exposition d’OASIS Immersion connaissent un peu la disposition des lieux : il y a trois salles rattachées l’une à l’autre, permettant un parcours déambulatoire d’une durée variant de 45 à 90 minutes. Les deux premières agissent davantage comme des mises en bouche en vue de la troisième où les projections 18K à 270°, avec planchers interactifs, audio spatial 3D et bandes-son font le vrai spectacle.
Cette formule ne sert pas nécessairement bien Amplifié. Les deux premières salles ne servent pas à grand chose. Une première nous « plonge » dans les coulisses avec un bar, des caisses de tournées et des projections statiques, peu intéressantes.
On passe vite à la deuxième, où, à notre visite, un musicien seul dans son coin jouait à la guitare électrique quelques airs typiques de tout ce qui porte l’appelation « rock » : AC/DC, The Who, Led Zeppelin, Rolling Stones… Il n’y a, encore une fois, pas grand chose à faire pour se divertir dans cette pièce, à part répondre à un quiz de connaissances musicales assez générique, le genre de quiz que les algorithmes de Facebook nous proposent plusieurs fois par semaine.
L’ennui, c’est qu’il faut attendre une demi-heure dans ces deux salles pour enfin avoir droit au vrai spectacle de la troisième.
C’est alors qu’on vit enfin l’expérience Amplifié : une projection de près d’une heure qui nous fait visiter l’histoire et surtout, les « composantes » du rock, par le biais de projections ainsi que d’une bande-son narrée par Kevin Bacon avec des traductions en français par Nanette Workman. Ce dispositif immersif, hérité des expériences immersives à la Van Gogh ou Monet’s Garden, donne vie à plus de 1 000 photos, 200 vidéos et 1 300 couvertures du célèbre magazine Rolling Stone.
La présentation est divisée en chapitres assez clichés : les coulisses, le studio, les fans, les voitures, les cheveux, les messages engagés. On dirait un cours de rock 101 pour des extra-terrestres qui n’auraient jamais écouté CHOM ou vu un documentaire sur un band rock.
La force principale d’Amplifié réside toutefois dans sa richesse documentaire. Puisant dans les archives – notamment des photographes tels que Mark Seliger, Lynn Goldsmith, Jim Marshall – elle nous bombarde de photos de concerts, de coulisses, d’entrevues. Les nostalgiques des années 1960 et 1970 sont alors plongés dans les belles années où le rock faisait figure de rébellion généralisée.
Pour les années plus récentes, la présentation prend une tangente observée dans le magazine Rolling Stone et plusieurs autres publications rock qui ne voulait pas couler avec la baisse de popularité du rock ces dernières années ; on y intègre alors de plus en plus d’artistes hip-hop, puis carrément pop. Aux côtés des Green Day, Foo Fighters, U2 et autres se trouvent des clins d’oeil à Justin Bieber, Chappell Roan ou aux Spice Girls, par exemple, ce que déploreront sans doute les puristes.
Et puis voilà : on assiste davantage à un enchaînement d’images plus ou moins cohérent qu’à une immersion artistique profonde qui nous apprendrait quoi que ce soit ou nous inciterait à percevoir cette culture d’un nouvel oeil.
Elle s’adresse donc surtout aux fans du magazine Rolling Stone, aux amateurs de rock occasionnels qui voudraient initier les enfants à ce pan de la culture pop, mais certainement pas à un public cherchant une relecture historique pointue ou même à ressentir l’effet enivrant des artistes déchaînés qui ont marqué au fer rouge la contre-culture.
Notons toutefois l’effort louable d’OASIS Immersion d’avoir inclus un dernier volet axé sur des histoires de coulisses québécoises. Résolument chauvine, la section « Backstage Québec – Récits d’arrière-scène » nous ramène à nos histoires d’ici, racontée par des artistes soigneusement choisis, comme Melissa Auf Der Maur, Nanette Workman, Stéphane Moraille, Biz, Webster ou encore Joss Tellier.
De plus, la boutique souvenirs propose des vinyles provenant du disquaire Aux 33 Tours, ainsi que des fringues usagés vintage du Club 777 Vintage.
Un petit bonus fort appréciable.
Amplifié est présenté au Palais des Congrès de Montréal jusqu’au 31 août 2025. Détails et billets par ici.
- Artiste(s)
- Oasis Immersion
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Palais des Congrès
- Catégorie(s)
- Exposition, Rock,
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