Soundgarden

Critique album | Soundgarden – King Animal

Soundgarden - King Animal Soundgarden King Animal

Trois ans après l’annonce de leur retour et une série de concerts contenant uniquement du vieux matériel, les cinquantenaires de Soundgarden rappliquent finalement avec de nouvelles chansons – 16 ans après le sous-estimé Down On The Upside – sous la forme de King Animal. À défaut de faire preuve de l’originalité des belles années, Soundgarden a tout de même conservé une certaine vigueur et une qualité d’interprétation intéressantes.

Même si le groupe se défend de telles évidences, le premier single Been Away Too Long (placé en premier sur l’album de surcroit) semblait annoncer haut et fort que le groupe is back, comme disent les Iroquois. Avec aussi peu de subtilité dans les textes que dans la structure hard rock classique.

Heureusement, les choses se replacent vers la troisième piste, By Crooked Steps, une pièce un peu plus aventureuse qui exploite les bonnes vieilles signatures de temps tronquées de Soundgarden.

Par la suite, Soundgarden revisite un à un les « jardins de sons » laissés en jachère pendant 16 ans : le hard rock (Been Away Too Long, Attrition, Worse Dreams), le stoner rock (Blood On The Valley Floor), l’approche légèrement psychédélique (A Thousand Days Before) et les ballades (Bones of Birds, Taree).

Évidemment, Soundgarden rassemble quatre des meilleurs musiciens rock des années 1990 et un tel talent ne s’évapore pas avec les années. Ils sont tous de retour en selle: le guitariste Kim Thayil et ses solos si distinctifs, le bassiste Ben Shepherd et le batteur Matt Cameron (qui maintenait la forme au sein de Pearl Jam entre temps) qui forment une section rythmique à toute épreuve et bien sur, le chanteur Chris Cornell (qui avait depuis entretenu une carrière solo, en plus de fonder le projet Audioslave, qui a connu un certain succès).

La qualité de l’interprétation est à l’image des talents impliqués et ne semble pas avoir vieilli d’un iota, pas même la voix de Cornell, qui parcourt un large registre avec une aise déconcertante tout au long de l’album. Reste à voir s’il arrivera à tenir la note en spectacle.  Si l’on se fie au concert donné au Bluesfest d’Ottawa en juillet 2011, rien n’est moins sur…

Soundgarden a confié la réalisation à Adam Kasper (Foo Fighters, Queens of the Stone Age) qui a su donner du muscle à l’ensemble, même si on souhaiterait parfois un son plus brut.

Au final, King Animal explore un peu toutes les facettes tant aimées de la carrière de Soundgarden sans s’autocopier (comme l’a fait Aerosmith sur son décevant Music From Another Dimension). Mais le terrain de jeu de Soundgarden ayant toujours été plutôt vaste, le résultat est varié, plein de bonnes intentions et généralement réussi, ne serait-ce que sur le plan technique.

 

À écouter: By Crooked Steps, Blood On The Valley Floor, Worse Dreams, Bones of Birds.

À éviter: Eyelid’s Mouth, Non-State Actor.

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