
Papillon social club en entrevue | Sortir de son cocon un show à la fois
Après un lancement sold out réussi à La Livrerie à Montréal la semaine dernière et un passage à Québec le lendemain, le power trio jazz Papillon social club s’apprête à visiter le Studio Michel de Saint-Pascal ce 2 mai 2025 prochain. On a saisi l’occasion pour discuter avec la musicienne Cassandre Henry pour en apprendre plus sur la musique du groupe et l’album Dur de la feuille, paru le 11 avril dernier.
Formé en 2019, Papillon social club témoigne dès ses débuts d’une intéressante dichotomie : comment utiliser les codes parfois très académiques du jazz instrumental, mais les rendre plus pop et poétiques? C’est le défi clair et avoué que tente de relever le trio, formé de Cassandre Henry (piano), Sam Paquette (contrebasse) et Christophe Rosset-Balcer (percussions), sur son premier album.
« C’est un projet en band qui a un look très jazz. On s’attendrait à des longues impros, mais on a décidé d’y aller dans une esthétique acoustique avec la puissance d’une pop très frontale. Faire une musique avec des choses virtuoses et des aspects techniques présents, mais sans perdre de vue une musique rassembleuse et festive. »
Le processus pour y arriver aura été assez long, mais pour deux grandes raisons. La pandémie, déjà, alors que le groupe aura lancé sa toute première composition officielle en février 2020, un moment loin d’être optimal pour surfer sur son momentum on s’entend. Mais aussi, et surtout, à cause d’une saluable volonté de tester les pièces devant public avant de les enregistrer dans leur forme finale.
« On a commencé à monter les tounes il y a trois ans » m’avoue en ce sens la musicienne, satisfaite du processus. Gardant le bagage d’anciens projets en tête, notamment du groupe post-rock Sauf les drones au sein duquel elle officiait en compagnie de Christophe et d’Étienne Dubé (l’ancien bassiste de Papillon Social Club), elle spécifie tout de même que l’idée de créer une musique moins cérébrale et plus en accord avec les demandes et les attentes du public a fait une agréable différence.
« On est plus dans l’idée de transformation et d’amélioration que dans du travail de studio, pour voir l’énergie de la crowd et la garder en tête. »
Les compositions, qu’elle qualifie elle-même de chansons vu la structure narrative plus courte et dynamique préconisée, se prête donc particulièrement bien à leur transposition finale dans le cadre de ce nouveau spectacle de Papillon social club. La proximité avec le public est l’une des grandes forces du groupe selon la pianiste, heureuse de proposer une musique avec des instruments qui peuvent sembler imposants de prime abord, mais dans un espace scénique convivial et décomplexé. C’est ce qui explique d’ailleurs la décision de présenter le lancement de l’album dans une librairie puis un second spectacle dans l’étroit Fou Bar de Québec, ainsi que la présence de marionnettes prévue au prochain concert : varier les ambiances et déjouer les attentes du public.
Plus habitué à recevoir des groupes en bonne et due forme que les salles précédentes, le très beau Studio Michel de Saint-Pascal (ville de la région kamouraskoise où réside la musicienne) devrait offrir un cadre optimal pour découvrir la musique du groupe et ses « chansons ». Le rendez-vous est donc lancé pour ce vendredi 2 mai, puis pour un autre éventuel spectacle à Montréal prévu pour le 19 juin prochain.
- Artiste(s)
- Papillon social club, Sauf les drones
- Catégorie(s)
- Acoustique, Indie jazz, Jazz, Pop,
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