Critique CD: Emilie-Claire Barlow, The Beat Goes On

Emilie-Claire Barlow
The Beat Goes On

Avec sa voix de plus en plus suave et ses talents d’interprète de standards jazz, Emilie-Claire Barlow sort, en quelque sorte, des sentiers battus et nous propose un disque reprenant des chansons qui ont marqués les années 60 et 70: The Beat Goes On.

Le résultat, à saveur jazz et bossa nova, est plus que surprenant. Du miel pour les oreilles.

Se faire plaisir

Habituellement, les artistes qui s’attaquent à certains segments du répertoire dans le but d’en faire des reprises ne le font qu’avec un seul but en tête; faire sonner les tiroirs caisses.

Dans ce cas-ci, Emilie-Claire Barlow se fait plaisir, mais surtout elle revisite, en y ajoutant sa touche personnelle, des pièces qui ont marquées l’imaginaire musical de plusieurs d’entre nous.

Sa voix, plus mature, plus douce et surtout, qui a gagné en assurance depuis ses derniers albums, apporte une nouvelle dimension aux classiques de Bob Dylan, Quincy Jones, Pauline Julien et cie.

On voit que madame Barlow a vraiment remodelé à son image les treize pièces de The Beat Goes On.

Fidèle à ses habitudes, la jolie jazzwoman ontarienne – qui en est déjà à son 8e album – se permet même d’interpréter deux chansons en français (Comme je crie, Comme je chante et T’es pas un autre) et une en portugais (O Barquinho). Son petit accent anglo à quelque chose de vraiment craquant.

De grosses pointures parmi les musiciens

Les arrangements musicaux, faits par la chanteuse elle-même, ainsi que la présence de musiciens hors-pairs – soit Reg Schwager à la guitare, Ross MacIntyre à la basse, Mark Kieswetter au piano, David DiRenzo aux percussions, et Kelly Jefferson au saxophone – apportent richesse et profondeur à l’ensemble. Nous avons affaire aux ligues majeures des petits ensemble jazz.

Mais ce qui est frappant avec ce disque, c’est l’ambiance qu’il arrive a créer. Aussitôt les premières notes de cet album lancées, on se sent transporté dans un univers particulier, dans un petit cabaret intime.

Comme sur ses précédents albums, la qualité de production et d’enregistrement de The Beat Goes On est exceptionnelle. C’est le résultat du travail remarquable de son co-producteur (et mari) Daniel Leblanc dans les studios Doane LeBlanc.

On s’imagine la chanteuse dans notre salon, avec ses musiciens tout autour. Ils prennent vie dans un monde tri-dimensonniel imaginaire. Ce qui ne fait qu’ajouter au plaisir.

Si vous recherchez une musique pour accompagner vos soupers entre amis ou vos soirées d’automne sur le bord du foyer avec un verre de Cabernet-Sauvignon, The Beat Goes On est l’album tout indiqué.

Moments forts :
The Beat Goes On / Soul Bossa Nova, These Boots Were Made For Walkin’ et Comme Je Crie, Comme Je Chante

Moments moins intéressants :
Until It’s Time For You To Go

* Emilie-Claire Barlow sera en spectacle le 25 février 2011 à l’Astral, à Montréal *