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Waahli propose une écoute intimiste et envoûtante de son album Seven Bubbles
C’est dans un tout petit studio du Mile-End que nous accueillait jeudi soir l’artiste Waahli afin de présenter en primeur son nouvel album Seven Bubbles, qui allait sortir au grand public dès le lendemain, vendredi. Amis, collègues ou simplement des adeptes de sa musique se sont rassemblés pour écouter en live les « sept bulles » (les sept pièces de l’album) de l’artiste, mêlant hip-hop, afrobeat, reggae et slam.
D’abord connu comme l’un des fondateurs du groupe Nomadic Massive en 2004, il se lance en carrière solo en 2018 avec son premier album Black Soap. À travers sa musique, on retrouve une douce variété d’anglais, de français et de créole.
Le lancement de Waahli se voulait convivial, chaleureux et intime. Après un petit cocktail de bienvenue, permettant à la petite foule de se rencontrer et de se mettre à l’aise, la star de la soirée invite à passer à une pièce plus recluse. Visiblement fébrile, il annonce fièrement qu’il s’agit de la toute première écoute de Seven Bubbles, qu’il décrit comme « une création qui a été faite comme une bulle, ça apparaît et ça disparaît. » Ainsi, il débute l’écoute de l’album avec Bubbles, une chanson entraînante qui donne certainement envie de tendre l’oreille pour la suite.
Une écoute authentique
Il est particulier d’écouter un album complet en compagnie de l’artiste l’ayant produit, sans que celui-ci ne le performe. Ne regardant pas nécessairement tout de suite les réactions du public, Waahli semblait demeurer dans sa bulle (sans mauvais jeu de mots), se laissant imprégner du moment qu’il attendait sûrement impatiemment. Cette écoute, sans être une performance, permet toutefois à Waahli de présenter ses pièces une à une, chaque morceau étant une œuvre d’art individuelle, bien que liée par les liens de l’album. Comme lorsqu’on souffle dans du savon pour faire des bulles : elles débutent leur parcours en unité, mais deviennent peu à peu des entités uniques, qui se frayent leur propre chemin. C’est ce que j’ai pu remarquer des pièces, chacune d’entre elles ayant sa propre manière de toucher le public.
Il est facile de se laisser imprégner de l’album, surtout lorsque l’auteur de celles-ci nous donne la clé vers son univers aussi rapidement. Par exemple, en présentant Kouri, le troisième morceau de son album, il parle du sentiment d’avoir l’impression de toujours courir après un but qui demeure abstrait, de toujours revenir au point de départ. Après cette explication, un membre de la foule le relance : « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Et de là débute une conversation animée entre le membre de la foule et l’artiste. Jamais dans un spectacle où le chanteur se trouve sur une scène surélevée et où le but premier est de performer, ce genre de moment authentique et rigolo n’aurait pu avoir lieu. C’est ce qui rendait l’ambiance de la soirée si attachante.
Des morceaux qui ressortent du lot
Une des pièces coup de cœur de l’album, Who We Are, est une collaboration avec la chanteuse Malia. Ses rythmes lents, le piano mêlé aux percussions qui feraient bouger la tête même au plus timide des danseurs, font de la chanson une pièce phare de Seven Bubbles.
Le titre Impermanence, dont le vidéoclip est d’ailleurs sorti vendredi matin avec l’album, est assurément l’œuvre la plus touchante du disque. « Elle parle des moments éphémères qu’on peut passer avec nos proches et de l’importance de chérir ces moments. Tout peut changer du jour au lendemain, il faut donc vivre le moment présent », partage Waahli. Cette chanson est en fait une dédicace à une personne proche de lui qui l’a quittée. La foule semblait particulièrement attentive lors de cette écoute, laissant planer dans la petite pièce un sentiment de bienveillance.
Après la première écoute de l’album, Waahli offre à son public animé une courte pause afin de prendre le temps de discuter des morceaux qu’il venait de présenter. Après s’être remis de nos émotions, l’artiste nous invite à revenir dans une petite pièce tamisée où seul micro et piano habitent la scène. Theo, le pianiste de l’album, et Waahli s’installent donc à l’avant et ce dernier livre quelques pièces de l’album, mais de manière très différente de ce que la foule a pu entendre lors de la première écoute. En effet, les morceaux presque chantés a capella prennent une toute autre forme lorsqu’ils sont livrés de cette manière. Il était intéressant de voir une autre facette de l’artiste, et de voir comment toutes ses œuvres étaient capables de se métamorphoser.
Charismatique et rassembleur, il habitait la petite scène avec aisance. Son album s’écoute d’une traite et si l’on se fie aux réactions de la garde rapprochée de Waahli présente jeudi soir, il vous fera certainement passer par toute la gamme des émotions.
Il sera présent au Festival Fondu au Noir à l’Afromusée le 7 février prochain afin de faire entendre en live son tout nouvel album, mais cette fois-ci en utilisant uniquement le duo guitare et voix. Une merveilleuse façon de découvrir ou redécouvrir Seven Bubbles.
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- Artiste(s)
- Nomadic Massive, Waahli
- Catégorie(s)
- Afro, Afro-beat, Hip-hop, Rap/Hip-hop, Reggae, Slam,
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