crédit photo: Pierre Langlois
Adrianne Lenker

Adrianne Lenker a l’Olympia | Le cadeau profond d’être capable de ressentir si intensément.

C’est à la plus grande surprise du public qu’Adrianne Lenker s’est présentée devant un Olympia plein à craquer. Non pas que nous doutions de la qualité du travail de cette dernière mais de voir qu’une offre aussi soignée et intimiste attire autant la foule, ça a de quoi rende fier les fans de musiques. Montréalais.

Suzanne Vallie

La soirée a débuté sous le charme de la simplicité puisque Suzanne Vallie, originaire de la campagne californienne de Big Sur, a utilisé sa voix chaude et son clavier bluesy pour nous amadouer. Entre les pièces, elle nous a confié que Montréal était une ville qu’elle avait encerclée sur le calendrier de tournée et qu’elle n’était pas déçue. Sa musique s’est avérée un antidote parfait pour les premières nuits froides de l’automne.


* Photo par Pierre Langlois

Adrianne Lenker

«Merci à tous d’être ici, c’est une véritable bénédiction!», voilà les premiers mots d’Adrianne Lenker avant d’entamer Real House, une pièce qui ouvre aussi son dernier album, acclamé par la critique, Bright Future.

S’en est suivi Sadness as a Gift, où les premières notes de la violoniste Josefin Runsteen s’envolent mélancoliquement. Impossible de ne pas succomber devant autant de beauté. Dans ce morceau particulièrement poignant, Lenker déclare qu’il faut embrasser le chagrin d’un amour perdu, puisque l’ampleur de celui-ci est proportionnelle à l’amour que cette relation portait.

À part un entracte solo au milieu du set, Lenker était accompagnée sur scène par le pianiste Nick Hakim et la violoniste Josefin Runsteen. Lenker et Hakim se sont rencontrés lors d’un programme d’été préuniversitaire au Berklee College of Music de Boston. La guitariste a évoqué cette période avec une mélancolie évidente, mélancolie qui a d’ailleurs teint l’entièreté de la performance.

La performance de l’américaine sonde la nature humaine : elle parle des expériences du passé, mais surtout de la perception qui change au fil du temps face à celles-ci, du regard plus affectueux que l’on porte sur des moments qui furent pénibles à l’époque. À travers ses textes et ses interprétations, elle nous fait réaliser à quel point être capable de ressentir si intensément est un cadeau.

La soirée s’est terminée par une ovation et un rappel avec la chanson Anything, qui a été accompagnée par les doux murmures de la foule. Le public est reparti le cœur léger et avec le souvenir d’une prestation irremplaçable.

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