Festival La Noce

Festival La Noce 2024 – Jour 1 | Solide Angine de poitrine dans un maîtrisé Karkwa

Ce qui est génial en festival, ce sont les rencontres et découvertes, lorsqu’on s’y rend yeux écarquillés et oreilles grandes ouvertes, papillonnant de scène en scène au gré du vent. Et si Chicoutimi est le patelin d’où tu viens, se rendre bon an mal an à La Noce est d’autant plus satisfaisant (et galvanisant), l’annuel rendez-vous rassemblant autant de belles personnes sur le gazon que chez les artistes présents.

Au menu de cette première journée de La Noce de Chypre (la sixième édition du festival fondé en 2017), votre scribe n’a hélas pu prendre la route tôt tel que planifié, alors qu’il aurait beaucoup aimé attraper la prestation du bon Philippe B. L’Abitibien a foulé les planches de la scène Sirius XM peu après 17h, sous de grisonnants nuages, qui ont décidés de rafraichir la foule à grands coups de brefs orages.

Or, on n’allait surtout pas manquer la tête d’affiche du Jour 1. Karkwa avait par ailleurs également été l’une des têtes d’affiches de la deuxième édition (La Noce de Coton) pour un rare concert réunion, après une pause d’une demi-douzaine d’années. Peu avant 22h, dans la pénombre du soir, le quintette prit la scène Sirius XM, derrière un nuage de fumée à contre-jour, avec leur rock alternatif planant aux touffus arrangements.

Fidèles à eux-mêmes, ils ont joué leurs classiques, issus des albums Les Chemins de verre (2010), Le volume du vent (2008) et Les Tremblements s’immobilisent (2005), tout en misant particulièrement sur leur matériel plus récent, soit les pièces de Dans la seconde, paru l’an dernier.

 

Un ovni nommé Angine de poitrine

Cependant, après leur joli tour de chant, on se devait d’aller se faire brasser la cage un peu plus intensément. Comme l’After mettant en vedette de rock garage abrasif de PYPY (membres de Duchess Says et Red Mass) semblait difficile d’accès car affichant complet, on a opté pour suivre la famille où qu’elle irait.

Du coup, on s’est embarqué dans le joyeux bus jaune qui se rendait au CEM, afin de voir ce qu’allait proposer cette bibite à deux têtes nommée Angine de poitrine (avec qui Sors-tu? avait correspondu récemmentavec qui Sors-tu? avait correspondu récemment).

WOW! Quelle claque!

D’abord, c’est le look qui frappe, soit deux musiciens (ou musiciennes?) en costumes monochromes en pointillé, arborant des masques en papier mâché.

Ensuite, c’est la musique qui gifle : la paire — un membre à la guitare/basse à deux manches, l’autre à la batterie — donnait dans un rock progressif aussi robuste qu’hypnotisant (et principalement instrumental).

Avec leurs rythmes asymétriques et surtout des riffs plus que fortiches, ce duo fantastique a instantanément séduit une foule ultra-réceptive. À l’aide d’un improbable mix en mode progressif, on métissait surf-rock, rockabilly, métal (à la Tool) et rock tantôt alternatif (rappelant Primus), classique (King Crimson, Frank Zappa) ou expérimental (Battles).

Leur trip de culte insolite et de musique en boucle a su réjouir autant les plus curieux et curieuses que les fans de trucs plus louches et nichés, comme Buckethead, Secret Chiefs 3 et autres Faxed Head.

Bref, du gros stock, qui remplit la tête de votre scribe, avant de l’envoyer dans les bras de morphée à une heure impossible (et, festival amical oblige, inévitablement éméché).

Avis aux Montréalais.es, le duo saguenéen passera son 31 octobre (y sont costumés, t’sais!) au Quai des brumes.

La suite

Si samedi s’annonce pluvieux, on bravera les intempéries pour aller voir assurément le coloré Philippe Brach (co-fondateur du festival), de même que l’intrigante Baby Volcano, une artiste suisse-guatémaltèque rappant en espagnol (et chantant en français), qui est en ce moment en pleine tournée de festivals québécois. Cependant, c’est la veille qui s’annonce la journée la plus chargée, avec les prestations de Baie, Population II, Elisapie, Annie-Claude Deschênes (Duchess Says, PYPY) et GrimSkunk, entre autres.

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