crédit photo: Amine Frigui
Statzz

Francos de Montréal 2024 | Entrevue avec Statzz : Viser la première classe

Populaire déjà sur les ondes radio, Statzz s’est révélé en 2022 après le succès de son morceau Belle qui cumule plus de 3 millions d’écoutes sur Spotify. Proche du rappeur Rymz, l’artiste jongle entre pop, RnB et influences hip hop. Presque un mois après la sortie de son EP 1ère Classe et à l’approche de son concert aux Francos de Montréal ce jeudi, Sors-tu? l’a rencontré.

« Le show était incroyable. Les gens étaient vraiment actifs. C’était une belle foule, très réceptive », confie Statzz, des étoiles plein les yeux, à propos du lancement de son EP au Petit Campus le 22 mai dernier.

Pour le jeune Lavallois de 22 ans, ce premier projet symbolise une année riche en émotions. Derrière Statzz se cache Nicholas Beacon Di Blasio, un homme sensible et de nature introvertie. « Je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup. Je garde souvent tout en dedans. » La musique lui sert alors d’exutoire, sa façon de mettre des mots sur ses ressentis.

L’authenticité, au coeur de la musique

Statzz décrit 1ère Classe comme une « marque de fabrique ». À travers huit morceaux, il dévoile une palette musicale riche et éclectique. Ses chansons abordent les relations amoureuses, ses émotions, mais toujours avec une touche mélodieuse et optimiste.

Je suis très émotionnel. Je suis un petit lover boy.

Loin d’être mélancoliques, ses chansons sont souvent « radio friendly », agrémentées de refrains accrocheurs et d’une tonalité générale empreinte de positivité. Un exemple marquant est Comme Avant qui évoque la nostalgie de l’adolescence avec insouciance et légèreté.

Statzz accorde une grande importance à trouver le bon « entre-deux ». « Je parle d’affaires plus émotionnelles, mais je le fais dans une approche upbeat qui fait en sorte que, oui je suis en train de vivre ça, mais, like, I’m fine. »

Je crois que la musique a un grand rôle sur comment tu te sens, mettons, dans une journée (…) Si t’écoutes des chansons qui sont plus depressed, ben, tu vas être plus depressed.

Ce ton accessible lui a ouvert les portes de la radio notamment grâce à Éric Martel, directeur musical de CKOI, qui a souhaité diffuser ses morceaux. « Il [Statzz] était tellement fort sur les réseaux. Ça a transféré. Donc, à la place de pitcher sur la radio, c’est la radio qui est venue vers lui », explique son producteur John Brown, plein de fierté.

Statzz a trouvé son nom de scène en s’inspirant du sport, son premier amour avant la musique. « Quand tu fais du sport, les statistiques sont importantes, et je me suis dit que c’était le même concept que je voulais faire avec ma carrière ». Il a donc choisi Statzz, une version raccourcie de « statistiques ». Bien que les chiffres ne fassent pas tout, il admet : « Tu ne peux pas vivre de ta passion si les chiffres ne suivent pas. »

1ère Classe marque également un tournant dans la carrière de Statzz. Depuis environ un an, il vit de sa musique grâce à sa collaboration avec John Brown. Les chansons évoquant son quotidien de 9 à 5, comme Sua Job que l’on retrouve au début de l’EP, appartiennent désormais au passé. Il aborde son nouveau style de vie dans le morceau Whoah, Stop.

Je sais qu’j’ai presque pu d’temps mais ça m’dérange pu tant (…)

Whoah, stop, j’ai pu le temps to think about you. (extrait de Whoah, Stop)

 

Dans ses chansons, Statzz intègre beaucoup d’anglais, influencé par le rap américain qu’il écoutait plus jeune (Eminem, Kanye West). Il a commencé à chanter en anglais à 15 ans sur des freestyles de rap avant de se tourner vers le français des années plus tard après avoir écouté Fredz à l’époque de son projet Nova. Il écrit alors Belle, sa première chanson en français, qui connait un grand succès à la radio et sur les réseaux sociaux.

Parmi les morceaux de 1ère Classe, Statzz a une affinité particulière pour Anabella, marqué par une touche estivale et des influences afro, qu’il a écrit lors d’un séjour en France. « J’étais là-bas pendant une période où je vivais un certain inconfort, ce qui m’a vraiment ouvert les yeux créativement », partage-t-il. Ce contexte particulier a influencé non seulement les paroles mais aussi le style musical de la chanson. « Même dans les sonorités, elle est quand même différente des autres. Il y a plus un style «France» justement parce que j’étais là-bas puis j’écoutais la radio ».

Le rap, une influence majeure

Statzz est également influencé par ses fréquentations dans le milieu du rap. Rymz, « le petit prince de Québec », est comme un grand frère pour lui. « C’est un role model. J’adore la personne qu’il est. Puis, le vibe qu’il projette », développe-t-il. Statzz a d’ailleurs fait ses premiers pas sur la scène en premières parties des concerts de Rymz, qui lui a transmis son amour pour la scène. On peut entendre les deux artistes sur Disque d’or, le dernier morceau de l’EP, où leurs styles se mêlent harmonieusement, promettant de bien fonctionner en concert.

Statzz sera aussi présent le 7 décembre prochain au Club Soda pour célébrer le lancement du dernier album solo de Rymz et le dixième anniversaire de son album phare Indélébile. John Brown, le producteur de Statzz, est également familier avec le rap ayant collaboré avec des artistes comme Central Cee, Laylow, Mister V ainsi que Lost, Loud, Imposs et bien d’autres.

Des projets à venir

Plein d’ambition, le jeune homme pense déjà à la création de son album. «  Dès que John me dit qu’on commence, moi je suis prêt! On va partir dans un chalet et on va écrire ça. »

Une tournée scolaire à travers le Québec est aussi prévue à la rentrée, offrant à certains jeunes l’opportunité de vivre leur premier concert. « À cet âge-là, on est vraiment influençable par ce que les gens pensent, et si je peux aider les jeunes par rapport à ça, ça me fait plaisir », confie l’artiste, qui avait tourné  le vidéoclip de Comme Avant dans une école secondaire.

Prochain rendez-vous aux Francos

Statzz sera aux Francos de Montréal le 20 juin prochain sur la scène Desjardins pour un concert gratuit qui s’annonce festif. « On est aux Francos, on a du fun », conclut avec un sourire le jeune chanteur. Plus d’informations ici.

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