Zaho de Sagazan au Club Soda | Romantique tempête magnétique
Zaho de Sagazan, la romantique tempête blonde, a conquis un public éclectique au Club Soda hier soir. Sa voix envoutante et sa présence magnétique ont créé des instants inoubliables, à mi-chemin entre un spectacle de chansons françaises et une soirée techno. À voir et à revoir.
Zaho de Sagazan confiait en entrevue avec Sors-tu? l’année dernière qu’elle avait espoir de toucher profondément les cœurs. Elle exprimait que si cela pouvait la faire revenir à Montréal cinquante fois, alors elle reviendrait cinquante fois. À en juger par l’exaltation des personnes réunies hier au Club Soda, ce rêve n’apparait pas impossible.
Hier marquait d’ailleurs déjà le troisième spectacle en sol québécois de cette artiste de 24 ans. L’année dernière, elle avait offert un concert extérieur gratuit dans le cadre des Francos de Montréal, et avait également assuré la première partie de Juliette Armanet au MTelus. Ses deux prochains concerts sont déjà prévus: ce soir à l’Impérial Bell à Québec et plus tard en juin au MTelus, dans le cadre des Francos. Bientôt, son compteur sera déjà à cinq visites outre-Atlantique.
Lors de son premier concert, on avait eu l’impression d’assister à l’éclosion d’une étoile. Moins d’un an plus tard, l’auteure-compositrice-interprète nantaise est devenue une véritable star. Elle a depuis donné des douzaines de spectacles, dont deux au prestigieux Olympia de Paris, et a alourdi ses bagages de quatre Victoires de la musique, soit plus que des artistes comme Charles Aznavour, Barbara ou Patrick Bruel. Autant dire que la magnétique tempête blonde a frappé fort chez nos cousins au cours de la dernière année.
C’est donc avec des attentes aussi élevées que trois mont Blanc que, dès l’ouverture des portes, une foule d’admirateurs et admiratrices faisaient la file dans l’espoir de prendre une bonne place dans un Club Soda ultra sold out, pour reprendre les mots de sa relationniste.
La plus romantique des cœurs vierges
Zaho de Sagazan ne cache pas qu’elle n’a jamais connu l’amour, et pourtant, elle le chante sous toutes ses coutures. Hier, elle a chanté l’amour toxique (Les dormantes), celui surconsommé (Langage), celui à sens unique (Dis-moi que tu m’aimes) et celui imaginaire (Mon inconnu).
Et cet amour, elle le chante merveilleusement bien de son singulier timbre de voix plutôt grave et rugueux. C’est cette voix qui captive l’attention dès les premières notes de son album, La symphonie des éclairs, et qui étonne en concert: elle conserve son côté sablonneux tout en étant somptueuse.
Cette somptuosité se traduit également dans ses interventions naïves et rigolotes sur scène. Elle provoque des rires en racontant que dans son imaginaire, elle a vécu tous les amours, et que de chacune de ses histoires est née une chanson.
Le seul amour qu’elle n’a pas encore chanté, c’est celui que son public lui porte. À plusieurs reprises, cet amour s’est exprimé haut et fort dans la salle, à travers des « je t’aime » bien sentis et des chorales improvisées. Bien que cela peut être gênant quand on essaie d’apprécier sa magnifique voix, Zaho de Sagazan a dû réaliser au cours de la dernière année qu’il est impossible de freiner une foule envoutée qui brûle de désir de reprendre ses magnifiques textes à haute voix.
D’ailleurs, lors de La symphonie des éclairs, la foule a spontanément repris le refrain en chœur pendant la partie instrumentale. Lorsque Zaho de Sagazan s’est levée de son piano, elle a su diriger cette chorale improvisée avec maestria, faisant monter l’émotion en crescendo.
Zaho de Sagazan a désormais la maturité et l’expérience pour jouer à souhait avec son public, tel un aimant attirant tout à elle, pour créer des moments de communion intense.
Magnétique bête de scène
Zaho de Sagazan ne se contente pas d’être romantique et rêveuse, elle est également une véritable bête de scène. Partant du principe que beaucoup de gens aiment autant la chanson française que la techno, elle a su conquérir un public de tout âge.
En entrevue l’année dernière, elle disait :
J’adore, il y a des personnes âgées qui viennent pour Dis-moi que tu m’aimes au piano-voix et qui arrivent au concert et se prennent Tristesse dans la gueule et qui viennent me dire qu’il n’avait pas dansé comme cela depuis leur vingtaine
Et c’est exactement ce qui s’est passé. Même le public en moyenne plus âgé dans les balcons du Club Soda s’est levé pour danser dans les parties les plus éclatées du spectacle.
Lors du point culminant du spectacle, alors qu’elle interprétait l’excellente Tristesse, dont les arrangements avaient pris des airs beaucoup plus technos que sur l’album, la jeune artiste ne s’est pas contentée de chanter, elle y est allée d’une véritable performance dramatique. Elle mimait chercher et voir la tristesse partout sur une longue séquence techno, segment délicieusement agrémenté d’un excellent jeu de lumière.
Quelques titres plus tard, elle a annoncé que les balades étaient terminées et a embrassé à fond les rythmes de boîtes de nuit. Elle a réussi à susciter une intense envie de danser avec Ne te regarde pas, en accélérant le tempo et en chantant de plus en plus haut. On a attendu, nous a-t-il semblé, une éternité que la basse embarque pour répondre à son invitation de danser, mal ou bien, sans relâche. Malheureusement, seule crique de ce spectacle, le climax attendu n’est jamais venu.
Heureusement que les titres suivants ont maintenu l’élan de cet esprit de plancher de danse, notamment sur la très efficace Dansez, qu’elle avait d’ailleurs interprétée l’année dernière. Une longue tirade techno ou elle ne fait que répéter « dansez » sans arrêt. Les « personnes âgées qui viennent pour Dis-moi » du balcon se sont levées pour danser et ne se sont plus jamais rassisses.
La soirée a été un succès sur tous les plans. Sa singulière voix était somptueuse, les textes magnifiques, et la magnétique tempête qu’est Zaho de Sagazan a enchanté son public par ses interventions, sa naïveté, sa spontanéité et sa proximité. À deux reprises, elle a parcouru le parterre du Club Soda, pour le plus grand plaisir de ses fans.
Il y a fort à parier que la plupart des spectateurs présents au Club Soda hier iront la revoir MTelus plus tard cet été. Zaho a ce je-ne-sais-quoi qui donne envie de la voir, et de la revoir.
Les prochaines fois
Attrapez-la avant qu’elle ne retraverse l’Atlantique en vous procurant des billets ici pour son spectacle ce soir à l’Impérial Bell de Québec.
Notez également qu’elle reviendra à Montréal dans le cadre des Francos de Montréal le samedi 22 juin au MTelus. Pour des billets, c’est ici.
Grille de chansons
- La fontaine de sang
- Aspiration
- Le dernier des voyages
- Mon inconnu
- Les dormantes
- Langage
- Suffisamment
- Dis‐moi que tu m’aimes
- La déraison
- Je rêve
- Tristesse
- La symphonie des éclairs
- Ne te regarde pas
- Dansez
Rappel
- 99 Luftballons (reprise de Nena)
- Ah que la ville est belle (reprise de Brigitte Fontaine)
Photos en vrac
- Artiste(s)
- Zaho de Sagazan
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Club Soda
- Catégorie(s)
- Chanson, Electro, Francophone,
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