Festival de jazz de Montréal 2023 | The Budos Band au Club Soda : Prendriez-vous un peu de métal dans votre soul?
La bière coule à flots (autant sur que devant la scène), les cuivres retentissent et les signes de devil se lèvent pour le retour à Montréal du Budos Band, le super groupe de heavy-psych-soul, si c’est un style, de l’étiquette Daptone.
On dit « super groupe » dans le sens que le groupe est super, oui, mais surtout dans le sens du terme anglais « supergroup », parce que le Budos Band est effectivement un amalgame de musiciens ayant déjà connu le succès dans d’autres formations.
Les fans de feu le Screamin’ Eagle of Soul, Charles Bradley, reconnaitront entre autres Thomas Brenneck et Michael Deller, respectivement guitariste et organiste du regretté chanteur.
D’ailleurs, difficile de ne pas tomber un peu dans nos feels en les voyant, parce que leur simple présence nous (ou en tout cas, me) ramène direct à ces temps plus simples où on pouvait aller voir Bradley en show et le serrer dans nos bras quand il descendait dans le foule dire au monde qu’il les aimait.
On t’aime aussi, Charles. Repose en paix.
Mais bon, essuyons nos larmes et concentrons-nous sur les Budos.
Soul métal
Les Budos, c’est les métalleux du soul. Ça s’entend dans leurs arrangements qui s’approchent parfois du doom, ça se devine par leurs pochettes d’albums aux allures rock n’ roll, mais plus que tout, ça se remarque dans leur présence scénique.
Premièrement, chacun des membres du groupe a l’air de Lucien Francoeur.
Deuxièmement, le bassiste tient sa basse comme Rambo tient sa mitraillette (hommage possible à Steve Harris, d’Iron Maiden).
Troisièmement, le trompettiste porte un shirt de Voivod (Montréééééal représente).
Et quatrièmement, 7 gars suintants un peu cocktails, on dirait que c’est inévitablement métal.
D’ailleurs, on veut juste prendre cette plateforme pour mentionner le nombres d’opportunités manquées d’avoir un nom de band SICK qui joue sur cette frontière entre le métal et le soul/funk:
Sell Your Soul.
Soul’s Ghouls.
Les durs à cuivres.
The Devil’s Horns.
Sax sax sax.
Crust Funk.
The Beelzebuds.
Satan’s Sultans.
Motown Massacre.
En tout cas. Pour tout besoin en recherche nominale, n’hésitez pas à contacter Sors-tu?. Demandez Josh.
Dès les premières chansons, on comprend que la formation n’est pas là pour niaiser. Grooves après grooves, tubes après tubes, les mecs nous balancent tout ce qu’ils ont, ne s’arrêtant que pour prendre de grand’ gorgées de bière (bière dans laquelle certains semblent avoir mis des glaçons, un move de pur cinglé).
« We getting there Montreal? » lance le saxophoniste après un moment.
« Yeah we are. But we’re not there yet » se répond-il alors à lui-même, avant de faire signe au claviériste de mettre la gomme. Ledit claviériste s’exécute alors, nous livrant un solo d’orgue digne des plus grandes églises sataniques.
Ah, et (encore une fois entre deux gorgées) le groupe nous annonce aussi par la bande la sortie imminente d’un nouveau projet.
Fait que c’est ça, une bien belle soirée. À L’AIR CLIM EN PLUS.
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