HAIR au Théâtre St-Denis | La comédie musicale incontournable de l’été connaît une première mouvementée!

La comédie musicale Hair était présentée en grande pompe lundi soir au Théâtre St-Denis, à Montréal. Complètement déjantée et magistrale, cette première haute en couleur a aussi été ponctuée… d’un évènement inattendu.

Hair est une comédie musicale créée dans les années 1960 qui représente un groupe de jeunes hippies à l’esprit libres. Ils occupent un théâtre abandonné et protestent contre la guerre, rêvant d’un monde plus pacifique, plus vert, plus juste et beau.

Depuis sa création en 1964, la pièce a été revampée plusieurs fois avec différents ajouts musicaux. Sur des hymnes rock contagieux, on se laisse envelopper par la magie, la frivolité et l’énergie contagieuse du mouvement « hippie ».

La première médiatique de la comédie musicale avait lieu lundi au Théâtre Saint-Denis. Une première s’accompagne toujours d’un tapis rouge ou on voit défiler le gratin artistique. Évidemment, lorsqu’on parle d’un tapis rouge dans un théâtre, c’est surtout pour les photographes et médias présents. Habillé d’une robe fleurie dans la thématique du spectacle, j’ai observé le défilé avec franchement beaucoup de plaisir. L’ambiance était agréable et détendue.

Bref, pourquoi on parle de tapis rouge ? Parce qu’il faut comprendre que la moitié de la salle était composée de professionnels du milieu artistique et de critiques média. On pouvait sentir l’engouement des spectateurs ainsi que la nervosité et l’excitation des artistes. Cet élément est important et vous allez comprendre pourquoi un peu plus tard…

 

Introduction en douceur

Une fois installée à mon siège, l’équipe de production avait spécifié qu’à 19h30 le spectacle commençait, alors je m’attendais à voir les lumières se tamiser et recevoir une explosion d’éclairage et de musique pour entamer le début de la pièce. J’ai été agréablement surprise par leur entrée créative et intelligente. Tout en douceur, les comédiens arrivaient sur la scène de façon nonchalante, riant avec un « faux joint » dans leur main, tout en introduisant la « vibe » des années 60-70. L’effet a été immédiat et le public s’est mis en mode écoute comme j’ai rarement vu. Lorsque l’attention de la salle était à son comble, le spectacle pouvait commencer et la chanson Aquarius a été entonnée.

Parlons maintenant de la nudité dans le spectacle. Sujet qui a été abordé à multiples reprises dans les médias. Sujet d’indignation, sujet tabou ou sujet scandaleux, je dirais plutôt un sujet audacieux et magnifique.

Est-ce possible d’arrêter d’être prude et nous accepter tels que nous sommes? Nous sommes nés nus et nous mourrons nus, alors acceptons nos corps et soyons ouvert à l’accueillir dans toutes ses formes!

La nudité dans le spectacle a été abordée de façon comique et respectueuse tout en représentant parfaitement les années « hippies ». Évidemment, la notice 13 ans et plus n’est pas à prendre à la légère. En plus de la nudité, les sujets principaux de la pièce sont la drogue et l’amour libre. Bref, la sexualité sous toutes ses formes. Je ne dirai rien de plus afin que vous le découvriez par vous-même !

 

Une distribution solide

Hair est composé d’une brochette de chanteurs, danseurs et acteurs incroyables. Ils étaient investis corps et âme dans leur personnage et on avait le goût de tripper avec eux. C’est impressionnant de voir l’ensemble de la troupe danser, grimper et courir sans arrêt tout en chantant et personnifiant leur personnage de façon impeccable.

Kevin Houle est sans contredit l’encrage et le point fort de la comédie. D’entrée de jeu, il a su mettre la table des années « hippies ». Il a tout pour lui ! Éléonore Lagacé brillait sur la scène affichant une confiance incroyable et une voix impeccable. Étienne Cousineau en Margaret Mead était à mourir de rire. Doté de sa voix forte de soprano, il a conquis le public. Nico Archambault est celui qui m’a le plus surprise. Il était loin de son personnage tout habillé de la comédie musicale Annie. Il est doté d’un talent incommensurable.  Honnêtement, l’ensemble des artistes sur scène était excellent.

 

Et puis… plus rien!

La comédie a pris une tournure inattendue durant la deuxième partie…

Le Théâtre Saint-Denis est tombé dans la noirceur totale, panne d’électricité !

Sur le coup, j’étais convaincue que cela faisait partie du spectacle, mais j’ai vite compris, lorsque les sorties de secours se sont allumées, que ce n’était pas prémédité. C’est sous les lampes torches et lumières de cellulaire que Serge Denoncourt est apparu sur le devant de la scène expliquant la situation tout en étant en tab*** !

Ils ont demandé au public d’attendre trois minutes, mais plus cinq selon les calculs d’Hydro-Québec afin d’évaluer la situation et démystifier le problème de la panne. On vous racontait plus haut que la moitié de la salle était composée de professionnels du milieu artistique, alors c’est sans surprise que l’ensemble du public s’est mis à chanter afin de soutenir la production et patienter le temps que l’électricité revienne.

Au bout de 10 minutes, les artistes de Hair, sont revenus sur scène et ont commencé à entonner Let The Sunshine a cappella. C’était tout simplement magnifique et fort. Plus de 2000 personnes ont commencé à chanter avec eux. Sous un tonnerre d’applaudissements, Patrick Rozon annonçait l’évacuation de la salle. Lorsque le public commençait à sortir, l’électricité est revenue et la troupe a décidé de terminer le spectacle en toute beauté, force et éloquence. C’était du jamais vu!

J’aurais pu écrire un roman sur cette première médiatique, mais je vais terminer sur cette phrase : Hair est une comédie musicale qui n’est pas accessible à tous et parfois brouillonne, mais c’est une pièce explosive de créativité et magistrale qui vaut le détour!