Une soirée avec Fakear au Théâtre Corona | Danser au son de l’originalité
îleSoniq présentait jeudi soir un spectacle de Fakear au Théâtre Corona, quelques heures avant que le festival se mette en branle. L’artiste français a fait danser une foule assez nombreuse pour occuper le parterre du Corona tout en laissant de la place à chacun pour danser comme bon lui semblait. Les rythmes tantôt plus downtempo, ensuite frénétiques et tribaux de l’artiste ont fait monter la température dans la salle alors qu’une foule contemplative et chaleureuse se déhanchait sur la piste de danse.
Un spectacle entraînant et satisfaisant
Musicalement parlant, le spectacle de Fakear est rafraîchissant et satisfaisant par sa grande qualité technique et son originalité. Les sons parfois disparates de l’artiste arrivent à créer une symbiose sonore qui fera inévitablement bouger les fans dans la salle. Les rythmes sont accrocheurs, recherchés et différents de l’électro grand public.
En spectacle, l’enchaînement des chansons fait penser à un DJ set, mais à le voir pianotter sur ses consoles à une vitesse folle, il est clair qu’il fait plus que mixer. Il joue quelques chansons et laisse ensuite redescendre légèrement l’énergie et les décibels afin de laisser la foule lui envoyer de l’amour et il les remercie à chaque fois, parfois d’un simple geste, parfois en parlant un peu au micro.
Les chanceux dans la salle auront eu la chance d’entendre cinq ou six nouvelles chansons de l’artiste. À entendre les acclamations qui s’en suivaient, les fans ont adoré. Les nouvelles chansons étaient plutôt tribales et rapides, donnant des moments riches en énergie et en sueur.
Visuellement, le spectacle de Fakear restait modeste, mais efficace. Seul un mur de lumières bien positionnées à l’arrière ornait la scène. Un peu plus tard dans le spectacle, alors que le degré d’intensité remontait tranquillement, des stroboscopes ont graduellement fait leur apparition. Vers la fin du spectacle, ces derniers prenaient de plus en plus de place et semblaient avoir un lien direct avec l’énergie de la foule.
Donnant davantage l’impression d’une soirée dans un club où la musique est excellente et où les gens sont heureux, dansants et respectueux, le spectacle de Fakear a tout de même été une franche réussite. La réputation de party animals que l’artiste français connaît des Québécois a définitivement été préservée. C’était le coup d’envoi parfait pour ceux et celles qui débutaient le festival IleSoniq avec ce spectacle.
L’homme, l’artiste, Fakear
Théo Le Vigoureux est un jeune artiste français notamment connu pour sa chanson La Lune Rousse. Ayant été initié à la musique par ses parents dès son plus jeune âge et ayant touché à un peu tous les instruments, c’est finalement dans la musique électronique faite à partir de son ordinateur qu’il a trouvé le son qu’on lui connaît aujourd’hui.
Pon premier titre paru en tant que Fakear a été Morning In Japan. Ce dernier sait transporter l’auditeur dans un monde aux influences asiatiques complètement planant. Rencontré tout juste avant son spectacle au Corona, Fakear a affirmé tirer beaucoup de son inspiration du Japon et de l’Afrique. « Pour tout ce délire autour de Morning In Japan et Asakusa, l’inspiration vient vraiment d’Hayao Miyazaki en fait, de tous ses films et de son univers qui m’a fasciné et avec lesquels j’ai grandi. »
C’est avec des sons aux provenances multiples que Fakear se promène d’un style à l’autre tout en gardant sa signature. D’un album à l’autre ou d’EP en EP, nous disait-il, il se promène entre un son plus contemplatif, voire deep, et un son plus lumineux et dansant. Son dernier album, All Glows, se retrouve dans la deuxième catégorie et offre un son légèrement plus populaire, mais tout aussi audacieux.
Bien que la France occupe une place croissante sur la scène électro en ce moment, Fakear a mentionné s’identifier davantage aux créateurs sur ordinateurs qu’aux autres artistes de musique électronique français. « Je ne crois pas que ce soit propre à la France. Je vois ça comme une vague mondiale de producteurs qui passent de leur chambre à la scène dont les premiers leaders ont été Flume ou Kaytranada. La France n’a pas sa vibe spéciale. »
Se distinguant avec un son plus world, Le Vigoureux tient à repousser les limites de sa création et à expérimenter encore plus avec des sons étrangers et uniques.
Devenu bon pote du duo Odesza, Fakear sera en première partie de leur tournée A World Apart en janvier prochain en Europe. Pour le reste, pour contraster de All Glows et de sa vibe plus lumineuse, les fans pourraient s’attendre à quelque chose de plus tribal et deep pour les prochaines sorties de l’artiste.
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