La Falla 2018 | Pleins feux sur les Falleros et Élage Diouf
Pas la peine de sortir les tuyaux ni la grande échelle : le feu de la Falla est plus que sécuritaire… et surtout attendu avec impatience par les habitants de Saint-Michel ! Pour une 14e édition, trois jours d’activités familiales, de musique et de cirque précèdent la spectaculaire mise à feu d’une œuvre en bois de 9 mètres.
« C’est une tradition d’origine espagnole. On construit et on met le feu à une structure. À la Tohu, on voulait un projet festif et rassembleur dans le quartier. L’idée que la Falla vienne d’ailleurs enveloppait le côté multiculturel de Saint-Michel », explique Yannick Déry, responsable de projets programmation de La Falla.
Cette structure est érigée en dix semaines par des jeunes de 16 à 23 ans qui en sont à leur première expérience de travail. Mais, tous les résidents veulent contribuer à l’œuvre. « On a des groupes communautaires, des ainés, des camps jours qui viennent aider à la peinture et au modelage. Les gens s’approprient beaucoup le projet. »
Le sentiment d’appartenance est si fort que certains jeunes, appelés les falleros, reviennent. « Cette année, il y a un ex-fallerios de 2014 qui est préposé à la construction. À l’époque, il était en questionnement sur ce qu’il souhaitait faire dans la vie. Il suivait des cours aux adultes, mais savoir pas trop où il s’en allait. Il gamait beaucoup dans son sous-sol. La Falla lui a donné confiance en lui, ça l’a sorti de sa zone de confort et lui a fait réaliser qu’il aimait le travail manuel », relate le responsable.
Cette année, la structure en forme de carrousel illustre sur ses frises les 250 ans du cirque moderne. « Avant, les numéros se déroulaient à l’extérieur, dans les foires, les marchés. Le cirque est devenu moderne à partir des premières représentations de spectacles équestres par Philip Astley. Cet ancien militaire a eu l’idée de tracer un espace circulaire où les cavaliers pouvaient faire des acrobaties sur le dos de leur cheval »
Juste avant la mise à feu, Élage Diouf animera la foule par ses rythmes alliant pop, world, blues, folk et asiko.
Puisqu’il était de la création et de la distribution de Delirium du Cirque du Soleil, El Hadji Fall Diouf n’est pas à sa première expérience liée aux arts circassiens. Mais, il vivra le 11 août prochain son baptême de la Falla.
« C’est la première fois que je suis invité et je suis vraiment content par l’engagement social de l’événement, l’implication des jeunes. Et c’est à Montréal. Ça fait longtemps que je n’y ai pas joué. J’ai été au Sénégal, puis en tournée avec Johnny Reid. »
En décembre dernier, il donnait dans son pays d’origine un concert à guichet fermé au Théâtre national Daniel Sorano après avoir offert exclusivement à ses fans sénégalais l’album remix Back to Jolof.
Si 2018 était chargé de spectacles pour Élage Diouf, elle marquait le vingtième anniversaire d’un morceau majeur dans sa discographie : Tassez-vous de d’là. Coécrite avec Dédé Fortin en 1998, elle remportait le prix Echo de la chanson Socan et allait s’inscrire dans la culture populaire québécoise. « Cette chanson, mon frère et moi, on n’avait aucune idée de l’ampleur que ça allait prendre. Dédé nous disait : “Vous faites partie de l’Histoire du Québec.” À l’époque, on venait d’arriver au Québec, on ne pouvait pas comprendre ce qu’il voulait dire. Nous, on riait, on trouvait qu’il exagérait. »
Pour souligner les 20 ans de ce classique des Colocs, le groupe Bass ma Boom Sound System a invité Boucar Diouf, Karim Ouellet, Shauit, La Flamèche, Okapi, Joyce N’Sana, Ilam, King Abid et Élage Diouf à la chanter dans une version modernisée.
« C’est une autre génération qui l’écoute et c’est une aventure qui continue », confie le coauteur.
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