Critique album: Marc Déry – Numéro 4

Cela faisait maintenant six ans que l’auteur-compositeur-interprète Marc Déry n’avait pas présenté un album original. Le voici donc, avec son dernier-né, Numéro 4. Le premier constat qui frappe lorsqu’on égrène les douze pièces de ce disque c’est sa monochromie. Malgré une deuxième portion plus dynamique et teintée de rock, l’ensemble manque de personnalité et d’un fil conducteur thématique.

En introduction, sur les pièces Welcome, Le Poète et La pensée magique, on réalise rapidement l’absence de lignes percutantes. Sans nécessairement tomber à plat, on observe un Marc Déry essayant de se mettre timidement au goût du jour avec des sonorités ambiantes pas toujours réussies. Probablement qu’avec des textes mieux ciselés et des harmonies vocales pertinentes, ces morceaux auraient eu une toute autre saveur.

Par la suite, la machine Déry démarre tranquillement pour nous insuffler quelques moments de bonheur, avec en autre, L’amour toujours l’amour et ses orchestrations empruntées aux Mexicains du groupe Mana, ainsi qu’avec l’agréable reprise de Tomorrow Never Knows des Beatles. S’en suit la très émouvante On ne sait jamais, qui réussit efficacement à disserter sur le suicide.

Quant à D’hôtel en hôtel, récit nostalgique des années folles du principal intéressé, ainsi que la presque psychédélique L’astroblème, elles se veulent sans aucun doute les chansons phare de l’album. Au final, nous avons affaire à un album inégal et manquant substantiellement d’univers propre.

Malgré quelques pièces intéressantes, Numéro 4 peine à retenir l’attention de bout en bout. Ce n’est pas vraiment désagréable, mais pas renversant non plus. Parions cependant que quelques titres trouveront facilement leur place dans les spectacles de l’artiste aux côtés des excellentes pièces de ses précédents efforts.

*** Marc Déry sera en concert au National de Montréal le 17 novembre 2011