Le Livart | Lancer un nouveau centre d’art au cœur du Plateau
Ce n’est pas tous les jours qu’un nouveau centre d’art polyvalent ouvre à Montréal. À d’heureuses initiatives comme L’Arsenal, le Centre Phi, le Belgo, et le prochain Espace Danse de l’Édifice Wilder, s’ajoute Le Livart, aboutissement de quatre années d’acharnement pour que la reconversion de l’ancien presbytère du Sanctuaire St-Rosaire et St-Jude et monastère des Pères Dominicains sur la rue Saint-Denis, côté ouest, près de Duluth, ne se réalise.
L’église, depuis peu, a été convertie en Spa urbain, basculant des préoccupations spirituelles aux soins du corps. Mais le projet de revitalisation du presbytère voisin, un magnifique immeuble patrimonial, a mis du temps à démarrer. Il aura fallu la témérité d’un couple visionnaire, Marc O’Brien-Miro et Cindy Tessier-Trudeau, pour mener à bon port tout le potentiel artistique du site.
« Nous sommes d’abord tombés en amour avec la bâtisse. Puis, il y a eu cette rencontre avec l’artiste peintre Sylvain Tremblay, se cherchant un espace, qui a été déterminante. Nos ambitions se sont alors agrandies à celles de promouvoir l’accessibilité à toutes les formes d’art par les artistes eux-mêmes et le public », explique Marc O’Brien-Miro.
« Il était très important, continue-t-il, de garder au maximum les vestiges du lieu, pour ne pas dénaturer la richesse architecturale existante. Il aura fallu jouer avec l’espace, le décloisonner, tout en gardant en tête la grande polyvalence qu’il allait permettre. Nous voulions diversifier l’offre le plus possible. »
L’aménagement du lieu, complètement repensé, et sa mise en valeur a été confiée à la firme la SHED dont l’architecte et fondateur, Sébastien Parent, n’est pas peu fier du résultat. Ce sont eux qui ont eu l’éclair de génie de percer les murs des anciennes chambrettes des moines, créant avec ces ouvertures ainsi alignées une profondeur décuplée par les embrasures en miroir. L’effet est saisissant.
D’un blanc virginal dont se dégage une forte énergie créatrice, le complexe s’étend sur 19 000 pieds carrés, la galerie principale en occupant 3 200. Et à la grande cour intérieure existante s’ajoutera le printemps prochain une immense terrasse sur le toit, faisant de cet ancien lieu pieux (il y a même un confessionnal qui a été conservé) une véritable fourmilière d’artistes.
Déjà, Le Livart est habité par des galeries d’art, par une école d’art aussi, avec des cours spécifiques comme l’esquisse de portrait, par des studios, des ateliers et des salles de répétition, et par 13 artistes en résidence. Le centre est également doté d’une immense salle au premier sous-sol qui peut aussi bien recevoir un spectacle de musique, de danse ou de théâtre, que s’ajuster à toute forme de manifestation événementielle.
« Je suis bien content », résume le batteur Julien Corrado, 28 ans, en nous entraînant dans le grand local où lui et son groupe musical, Black Bambi, sont les artistes en résidence. Comme un peu plus loin l’auteur-compositeur-interprète Geoffroy.
L’exposition d’ouverture du Livart a à voir avec la Biennale de Montréal qui était en manque d’espaces. Les œuvres exposées le seront gratuitement jusqu’au 4 décembre. Mais pour sûr, seulement circuler dans Le Livart est déjà une expérience sensorielle inspirante.
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