Woodkid

Critique | Woodkid au Métropolis de Montréal

Pour plusieurs, c’était LE show marquant du dernier Festival de Jazz de Montréal. Pas surprenant, donc, de retrouver Woodkid dans un Métropolis bondé, avec un maximum de hype. La barre était haute… Yoann Lemoine et ses musiciens n’ont pas déçu.

C’était la totale : Yoanne Lemoine était entouré d’un trio de cuivres, de deux percussionnistes, un claviériste, un bidouilleur électro et les Mommies on the Run aux cordes.

Photo par Marc-André Mongrain.

Photo par Marc-André Mongrain.

Les somptueux arrangements baroques des chansons de The Golden Age pouvaient ainsi jouir d’une interprétation live à la hauteur du compact. Tous les élans dramatiques, les envolées épiques de Where I LiveBoat SongConquest of Spaces, Iron, The Great Escape et Run Boy Run, par exemple, prenaient tout leur sens.

Pour faire contrepoids aux délicates orchestrations des chansons au ton plus posé en début de concert, la deuxième moitié de la grille de chansons était ingénieusement constituée de titres davantage rythmés, construisant un habile crescendo culminant en une démonstration monstre d’amour du public.

Un moment de grâce allait conclure le tout : Lemoine et son pianiste reviennent pour un deuxième rappel. Ce sera Iron, une fois de plus, mais dans une version plus délicate cette fois : piano, voix et sextet de cordes.

Soirée majestueuse, comme on pouvait s’y attendre, avec un soin particulier du visuel, qui fait évidemment partie intégrante de ce concept de convergence des tendances que propose Woodkid. Les projections regorgent d’imagerie néo-médiévale en noir et blanc, alors que des faisceaux lumineux provenant du haut et du bas de la scène accentuaient les punchs musicaux. Belle façon de mettre en valeur le matériel.

Yoann Lemoine, lui, étonne toujours, contraste avec la musique offerte, avec sa gueule de hipster et sa gestuelle hip-hop. Visiblement, le petit musicien (et réalisateur) français s’amuse ferme à faire résonner son timbre baryton au centre d’une si jolie interprétation de la somptueuse musique qu’il a conçue.

Les textes n’étant pas particulièrement la force de Woodkid, on pardonne facilement la sono qui camouflait parfois la voix de Lemoine, elle-même plus ou moins juste par moments, et un peu monocorde, soyons francs. Mais l’infinie beauté musicale de l’ensemble et le sourire plus que sincère de Lemoine lors de cette communion musicale suffisaient amplement.

Surprenant mais bien vrai : avec un seul album à son actif, Woodkid semble déjà au sommet de son art. Difficile de faire mieux en matière de pop orchestrale fédératrice.

« J’ai l’impression qu’on reviendra… très bientôt ».

Photos en vrac
(par Marc-André Mongrain)

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Grille de chansons

Intro
Baltimore’s Fireflies
Where I Live
The Golden Age
Brooklyn
Ghost Lights
Boat Song
I Love You
Volcano
Stabat Mater
Conquest of Spaces
Iron
The Great Escape

Rappel
Run Boy Run
The Other Side

Rappel 2
Iron (version sextet)

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