Daughter

Daughter au Théâtre Corona | Perfection à s’en évanouir

Not To Disappear fera résonner les salles de concert un peu partout sur le globe en 2016 dans le cadre d’une tournée mondiale qui a amené Daughter jusqu’au Théâtre Corona samedi soir. Le trio londonien était présent au même lieu qu’à leur dernier spectacle à Montréal en 2014. Attendus par une salle pleine à craquer (du parterre au balcon),  les membres du groupe se sont présentés à leurs fans en douceur et en subtilité, présentation à l’image de la leader du band,  la ténébreuse Elena Tonra.

Igor Heafeli, Remi Aguilella et Tonra ont peint les premières nuances mélancoliques de la soirée avec les pièces How et Tomorrow, qui ont créé une brume intime pour le restant du concert. Question d’équilibre, ils ont joué plusieurs pièces de leur ancien album If You Leave (2013), entrecoupées des pièces du nouveau disque, notamment Numbers et Alone With You, rappelant les vibrations électroniques ambiantes de The XX, vibrations qui sont omniprésentes sur Not to disappear (2016). Ce dernier qui est passé sous la main de maitre du producteur Nicolas Vernhes (Deerhunter, War on Drugs, Animal Collective). C’est prometteur.


Le band anglais s’exécute avec une cohésion impeccable. Les harmonies des voix et des trois guitares identiques se fondent les unes aux autres jusqu’à obtention d’un son précis et propre.

Daughter s’écoute dans n’importe quel salon-chambre-voiture pour une bonne séance introspective musicale mais l’expérience intense qu’un musicien cherche à transmettre lors d’un concert n’a pas totalement été transmise samedi. Trop parfaits ? Nous aurions voulu voir quelques gouttes de sueur perler sur le front des musiciens ou encore, entendre une note un peu moins juste dû à l’émotion.

On ne peut en dire autant de l’audience qui semblait très émotive, un fan s’est d’ailleurs évanoui entre deux chansons. Le band a tout de suite demandé si tout le monde allait bien et le tout s’est poursuivi dans le calme et la sobriété. Somme toute, la force tranquille de la chanteuse a fait son effet; sa voix fait flotter ses textes francs et prenants sur les mélodies moody folk et même parfois dream pop, en toute fluidité.

En fin de concert, Elena Tonra souriait en chantant la mythique chanson Youth issue de leur EP Wild Youth qui avait fait un tabac en 2012. Un air rassembleur qui a fait chanter la salle entière en choeur. Un beau moment.

Vous les avez manqués? Ils seront de retour à Montréal en août dans le cadre du festival de musique Osheaga.

La première partie de leur concert était assurée par Wilsen, une jeune musicienne New-Yorkaise créant des sonorités -aériennes- très proches de celles de Daughter.

 

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