Mylène Farmer

Critique CD: Mylène Farmer – Bleu noir

Mylène Farmer
Bleu Noir

À l’aube de la cinquantaine, on annonçait pour Mylène Farmer une sorte de révolution, un volte-face « plus sombre » sur ce 8e album bicolore.

Bien que ce « bouleversement » n’ait rien de bien ébranlant, il y a bien sur ce Bleu noir quelques trouvailles intéressantes, mais pas suffisamment pour en faire un album marquant dans la discographie de la célèbre et enigmatique rouquine.


Moby, Red One et Archive

En fait, le gros changement chez Mylène Farmer est au niveau des collaborateurs: exit le complice de toujours Laurent Boutonnat, à la faveur de Moby, du duo électro-downtempo Archive et de l’architecte du son de Lady Gaga, le Marocain RedOne.

Ce dernier signe la musique de deux des titres les plus réussis et les moins déstabilisants pour les adeptes du son euro-pop habituel de la chanteuse: le premier extrait Oui Mais… non et Lonely Lisa. On est bien loin de l’efficacité des bombes de Gaga, mais ces titres font tout de même mouche.

Archive apporte pour sa part une saveur trip hop à laquelle Mylène Farmer peut agencer un timbre de voix plus grave, ce qui apporte, j’imagine, cette couleur plus « sombre » à laquelle font références les critiques françaises et les communiqués accompagnant l’album…

La vaguement exotique Leila évoque l’époque Frozen de Madonna, tout comme la presque jazzy Light Me Up.

Ce sont plutôt les titres de Moby qui déçoivent: la chanson titre rate la cible avec sa production datée, alors que le piano-à-numéro appuie sans subtilité les propos douteux chuchottés sur N’aie plus d’amertume.

À ce chapitre, il n’y a d’ailleurs pas que cette dernière : on pourrait reprocher à Mylène Farmer, en général, pratiquement tous ses textes mièvres sur l’amour peu inspirants (ni inspirés) et la tendance « nouvel âge » de sa poésie sur la mort.

Mais ça, les fans n’en ont jamais fait de cas, et ce qui se trouve sur Bleu noir n’est certainement pas pire que sur d’autres albums de la diva de l’euro-pop…

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